Une clinique de cannabis à côté d’une école primaire
Une publicité vantant les mérites du cannabis est affichée aux abords de l’école Jacques-de-Chambly pour annoncer l’ouverture prochaine d’une clinique de cannabis médicale.
« Dans la cour de l’école Jacques-de- Chambly, je trouve ça extrêmement dérangeant que des enfants d’une école primaire puissent lire sur un panneau publicitaire d’un endroit qui devrait bientôt ouvrir ‘’service de consultations sur le cannabis et ses bienfaits, sur la culture de cannabis‘’. Alors qu’on tente d’éloigner la restauration rapide des écoles, on y accueille des cliniques de cannabis médicales », s’indigne Martin Delsaer, dont l’enfant fréquente l’école.
Comme plusieurs, M. Delsaer a pu voir en passant devant le 2158, avenue de Bourgogne, une publicité placardée sur la façade de l’immeuble indiquant que l’entreprise THC La corporation humaine, allait bientôt ouvrir une clinique de cannabis médicale. Un bâtiment qui abrite pour le moment des bureaux de services juridiques. Un numéro et une adresse électronique figurent sur la publicité, mais en appelant le journal est tombé à plusieurs reprises sur une boîte vocale proposant de laisser nom et numéro de rappel pour qu’un conseiller puisse nous contacter.
Sur son site Internet, l’enseigne affiche déjà ouvert, mais explique que ses bureaux à Chambly n’ouvriront que dans quelques semaines. Des rendez-vous peuvent cependant être déjà pris.
Le Journal de Chambly a contacté la Ville qui a indiqué qu’aucun permis n’avait été demandé pour l’instant. Ainsi, aucune autorisation d’implantation du commerce n’a été validée à cet emplacement.
Projet de loi 157 ne s’applique pas
Les mesures proposées par le gouvernement du Québec dans le projet de loi 157 sur la légalisation du cannabis protégeront adéquatement la santé de la population, selon le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS).
Le projet de loi souhaite interdire de fumer du cannabis dans les mêmes lieux qui s’appliquent à la consommation de tabac, limiter au départ le nombre de points de vente de cannabis et empêcher la culture de cannabis à domicile.
Mais les lieux de vente à but thérapeutique ou sur ordonnance sont gérés par une loi canadienne.
« Ces établissements sont de juridiction fédérale et ne pourront pas faire le commerce du cannabis en vente libre au Québec. La loi 157 est bien précise, la vente de cannabis en dehors d’une prescription médicale ne pourra se faire que dans les bureaux de la Société québécoise du cannabis (SQC) », explique Marc Drolet, directeur général du CQTS.
Cependant, il indique que l’installation d’un tel établissement « même médical, devant une école c’est pour moi répréhensible. Lors d’une consultation publique, nous avions recommandé au gouvernement provincial que tout établissement de la sorte ne s’implante pas à moins de 1 km d’une institution scolaire. C’est comme si un sex-shop ouvrait devant une école. »
M. Drolet encourage les citoyens à demander à la municipalité d’envisager un déménagement du local.
CSP
La Commission scolaire des Patriotes ignorait avant que le Journal de Chambly ne l’appelle qu’un tel établissement s’apprêtait à voir le jour devant l’école Jacques-de-Chambly. « On va suivre la situation de près. Tout cela est très nouveau », a fait savoir Line Arcand, porte-parole de la CSP.
Même son de cloche pour le député caquiste Jean-François Roberge qui n’avait pas pris connaissance de cette ouverture prochaine à proximité de ses bureaux de circonscription. « Cela ne semble pas être quelque chose d’acceptable. Je trouve ça très préoccupant toute cette banalisation surtout auprès des jeunes. Il faut vérifier ça », d’indiquer M. Roberge.