Une cinquantaine d’avis d’infraction donnés pour avoir nourri des chats errants

La Fondation Caramel, qui s’occupe de la gestion et du contrôle animalier à Chambly, a remis environ une cinquantaine d’avis d’infraction aux citoyens nourrissant des chats errants depuis octobre 2016.
L’organisme a comme responsabilité de faire appliquer le règlement de la Ville concernant les animaux mis en place en juillet 2016. Celui interdit de nourrir les chats errants et la sanction peut varier de 150 $ à 1000 $.
C’est en effectuant du porte-à-porte à compter d’octobre 2016 pour vendre des médailles que l’organisme a constaté les infractions. Des plaintes lui ont aussi été adressées par des voisins mécontents de voir plusieurs chats errants se promener dans leur quartier.
« L’avis dit juste qu’il y a un règlement et que s’ils recommencent ils ont la possibilité d’avoir un constat », explique la propriétaire de la Fondation Caramel, Louise Meunier.
Elle croit que l’organisme devra donner des constats d’infraction dans la deuxième année d’application du règlement, car certains citoyens continueront possiblement de nourrir les chats errants.
« Il y a des gens qui pensent qu’une fois qu’on est passé ils ont la paix et qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent », affirme Mme Meunier.
Elle mentionne qu’il faut de deux à trois ans pour bien mettre en place une nouvelle réglementation.
Répercussions
Louise Meunier explique que l’habitude des citoyens de nourrir les chats errants occasionne la multiplication de ces animaux. Celle-ci mène à la création de colonies de chats errants. La nourriture attire aussi des animaux sauvages comme les ratons laveurs et les moufettes dans les quartiers résidentiels.
Mme Meunier encourage plutôt les citoyens à contacter l’organisme, qui ne procèdent pas à des euthanasies, pour venir chercher les chats errants.

Si ces animaux-là ne sont pas stérilisés, tu vas te retrouver avec une cinquantaine ou une centaine de chats errants en un an – Madeleine Daoust

Le Refuge A.M.R., qui s’occupe des animaux à Carignan, est aussi préoccupé par ce problème bien qu’il n’y ait pas de règlement à ce sujet dans cette ville.
Le directeur du refuge, Pierre Bourbonnais, recommande aux citoyens de procéder à la stérilisation, car il est difficile de faire adopter les chats errants.
Du côté des Services animaliers de la Vallée-du-Richelieu, la capture ou la stérilisation sont aussi proposées.
« Si ces animaux-là ne sont pas stérilisés, il est possible de se retrouver avec une cinquantaine ou une centaine de chats errants en un an », déclare la directrice générale, Madeleine Daoust.
L’organisme, qui dessert Marieville, n’a toutefois reçu aucune plainte concernant des citoyens nourrissant des chats errants. Il n’y a également aucun règlement en ce sens dans cette ville.
Réaction
La fondatrice de l’organisme Les chats sans toiT, Chrystiane Neveu, se réjouit, pour sa part, de la mise à jour du règlement concernant les animaux de la Ville de Chambly. Toutefois, elle considère que l’interdiction de nourrir les chats ne découragera pas les citoyens.
« Punir les gens parce qu’ils nourrissent les chats errants, c’est un coup d’épée dans l’eau. Ils ne vont pas vouloir se fermer les yeux et les laisser mourir », affirme-t-elle.
Elle suggère qu’un programme de capture-stérilisation-retour-maintien soit mis en place par la Ville. Elle croit aussi que des citoyens devraient être désignés comme des gardiens de colonies. Ce sont seulement eux qui pourraient nourrir les chats errants.