Une bretelle pour l’autoroute 10 demandée sur Industriel à Chambly

Les entreprises du secteur industriel à Chambly réclament une bretelle d’accès à l’autoroute 10 ouest à la hauteur du boulevard Industriel.

Une première démarche a été faite en début d’année alors que Sylvain Bourdeau, président de l’entreprise I Kkwit, a fait signer aux différents propriétaires des entreprises du secteur industriel à Chambly une pétition. Au total, 124 entreprises l’ont signée au nom de l’ensemble de leurs employés. « Ce n’est pas juste moi qui pense qu’on a besoin d’une bretelle, ce sont 3000 personnes. Ces gens m’ont tous dit que ça n’avait aucun bon sens (de ne pas l’avoir) et qu’ils m’appuyaient. Parfois, les employés prennent vingt minutes pour sortir. Certains m’ont aussi dit qu’ils passaient par le boulevard Franquet. Ça cause du trafic inutilement dans un quartier résidentiel », déplore-t-il

À l’heure de pointe du soir, elles sont nombreuses, les voitures à s’aligner sur la rue Patrick-Farrar pour entrer ou sortir de la ville. « Parfois, ça prend quatre ou cinq lumières avant qu’on puisse passer, précise M. Bourdeau. C’est polluant! »

Les voitures s’accumulent aussi sur l’autoroute 10 en direction de Montréal puisque la sortie est saturée. M. Bourdeau affirme que c’est dangereux, puisque lorsqu’un automobiliste arrive de Sherbrooke, il ne voit pas nécessairement les voitures arrêtées jusque sur l’autoroute au bas d’une côte. Il ajoute que plusieurs camions doivent se rendre dans le secteur industriel. Ceux qui arrivent de Sherbrooke doivent effectuer un détour jusqu’à la 35 et revenir sur Patrick-Farrar pour emprunter le boulevard Industriel.

Selon lui, il n’y a que du positif à aménager cette bretelle, qui permettra aux automobilistes d’entrer et de sortir sur l’autoroute 10 ouest. « On ne demande pas d’overpass. Juste de pouvoir sortir et d’embarquer sur l’autoroute 10 », souligne-t-il.

« On ne demande pas d’overpass. Juste de pouvoir sortir et d’embarquer sur l’autoroute 10. » – Sylvain Bourdeau

M. Bourdeau soutient avoir présenté sa demande d’avance pour que la bretelle soit aménagée l’été dernier. « Le MTQ a doublé la sortie (22 en direction est). Pourquoi ne pas avoir fait l’autre en même temps? », lance-t-il.

Délai

La pétition a été remise à la Ville, lors de la séance du mois d’avril, ainsi qu’au député de Chambly, Jean-François Roberge, afin que le dossier se rende au ministre des Transports du Québec et à son ministère.

Dès le mois de mai, la Ville de Chambly adoptait une résolution demandant au MTQ d’étudier la possibilité d’aménager cette nouvelle bretelle. Le directeur général par intérim, Jean-François Auclair, assure en faire le suivi. Il affirme sans hésitation que cette nouvelle bretelle serait bien pour Chambly. « Ça enlèverait du transbordement à la sortie 22 et ce serait plus efficace. Ça enlèverait aussi les camions à travers les véhicules », dit-il.

Selon les données du MTQ, fourni par M. Auclair, le débit annuel moyen de véhicules sur l’autoroute 10, avant la sortie 22, est de 83 000. Ce nombre chute à 44 000 véhicules après la sortie.

Pour l’instant, il n’est pas question de faire comme la Ville de Varennes qui, en 2016, a financé une bretelle d’accès sur l’autoroute 30. La Ville mentionne avoir été le maître d’œuvre dans ce dossier et a investi 2,5 M$. « Il faudrait évaluer les coûts et voir si le MTQ veut le faire en partenariat », mentionne M. Auclair.

Au bureau du député de Chambly, on indique que M. Roberge a parlé du dossier avec le ministre des Transports, François Bonnardel. Son bureau a aussi relancé le bureau régional du MTQ et assurera un suivi.

Au ministère des Transports du Québec, on confirme avoir reçu la demande. « Le secteur fait présentement l’objet d’une analyse par le ministère dans le but d’évaluer les besoins et la faisabilité d’une intervention », mentionne Miguel Vizcaino-Dubé, conseiller en communication au MTQ.

Il ajoute que « l’analyse devrait être complétée au début de 2020 ». Le ministère déterminera ensuite ce qui peut être fait et tiendra la Ville informée à cet effet.

Un quartier en développement

Le quartier industriel continuera de se développer dans les prochaines années. Selon le directeur général par intérim, il y a une liste d’attente pour obtenir des permis de construction. Dans un horizon optimiste, les permis seraient tous délivrés à la fin de l’année 2020, sinon ce sera au printemps 2021, fait-il savoir.

L’objectif est de créer de l’emploi localement, ce qui générerait moins de circulation.

La Ville de Chambly a notamment adopté une résolution lors de l’assemblée publique du 3 décembre afin de prolonger les rues Samuel-Hatt et Jean-Baptiste-Many. La Ville est en attente de l’autorisation du ministère de l’Environnement. « On souhaite que ce soit réalisé à l’été prochain », affirme M. Auclair.