Une Belge de Chambly inquiète pour ses garçons
Résidant au Canada depuis dix ans, Sonja Campens, de Chambly, a vécu des moments inquiétants mardi, lors des attentats survenus à Bruxelles et qui ont fait 31 morts et près de 270 blessés.
Réveillée par son fils Pieter Van Sever, qui vit à Vilvoorde en banlieue de Bruxelles, Sonja a été rapidement rassurée vers six heures, avant même de voir les images saisissantes provenant de la Belgique. Comme son autre fils, Arno, vit au Canada depuis quelques mois, elle pouvait souffler un peu. Ses enfants étaient à l’abri des attentats revendiqués par l’État islamique.
Par contre, la sécurité du reste de sa famille l’a tourmentée de longues heures. «J’ai parlé à ma sœur, toujours en Belgique. Et puis, il y avait mes oncles et mes tantes. En plus, on n’a pas eu de nouvelles rapidement de mon neveu et de sa femme qui travaillent au centre-ville de Bruxelles, près de l’endroit même où est survenue l’explosion du métro Maelbeek», raconte Sonja Campens, encore bouleversée par une journée éprouvante.
«Un de mes cousins travaille à l’aéroport international de Zaventem», ajoute-elle, inquiète. L’endroit même où deux explosions sont survenues. D’autant plus qu’une amie Belge lui a raconté qu’un de ses voisins était l’une des victimes de l’attentat et qu’il s’était fait amputer les deux jambes. Au moment de l’entrevue, elle n’avait toujours pas eu de ses nouvelles.
Heureuse d’être au Canada
Devant l’inquiétude que vit actuellement la Belgique, Sonja ne regrette pas son choix d’être venue s’établir au Canada. Par contre, elle s’inquiète maintenant doublement pour ses fils. «Pieter réside en Belgique et en plus, Arno n’a pas sa résidence permanente et doit retourner là-bas en juin prochain», dit-elle, soucieuse.
Un pays transformé
La Chamblyenne d’adoption, qui retourne plusieurs fois par année dans son pays natal, trouve que la Belgique a changé à travers les années avec cette arrivée massive d’immigrants, pour la plupart, musulmans.
«Cela fait dix ans que je suis partie et ça fait 10 ans que je vois le changement», raconte celle qui a fréquenté une école de Molenbeek dans les années 70, cette commune aujourd’hui réputée pour être devenue la plaque tournante des réseaux djihadistes.
Elle ne reconnait plus cette banlieue. «Même la police a peur d’y aller.» Sonja Campens croit toutefois que le danger ne se trouve pas seulement en Belgique. «C’est partout dans le monde. Ce sont de loups qui dorment.»