Une aide pour les hommes proches aidants

Les hommes proches aidants de Chambly auront un meilleur soutien grâce à un nouveau projet de l’organisme l’Entraide Plus, financé par l’Appui Montérégie.
L’Appui Montérégie a octroyé, sur deux ans, la somme de 92 194 $ afin que l’organisme basé à Chambly et à Saint-Mathias-sur-Richelieu puisse offrir un service de soutien, d’information et de formation aux proches aidants masculins. « Les hommes proches aidants ont très peu de ressources. Ils sont souvent moins enclins à demander de l’aide. L’information ou la discussion entre eux peuvent faire la différence, une grande différence », souligne Sylvie Blanchard, directrice générale de l’Entraide Plus.
Elle a appuyé ses dires en citant l’exemple de Michel Cadotte, qui a eu son procès récemment pour avoir entraîné sa conjointe vers la mort. « Il était au bout du rouleau, dit-elle. C’est ce genre de situation que le programme veut prévenir. »
Suzanne Tardif, présidente de l’Appui Montérégie, a mentionné que 43 % des proches aidants de la région sont des hommes. La Montérégie compte plus de 150 000 proches aidants de plus de 45 ans. La région du Haut-Richelieu-Rouville en compte 18 000, dont 7800 sont des hommes. Elle précise que les proches aidants contribuent à ce que plus de 83 % des personnes atteintes d’une incapacité puissent rester à domicile. « Ce geste a un impact sur leur santé, leur qualité de vie et même sur leur durée de vie », affirme Mme Lessard.
L’annonce du projet a été réalisée en compagnie de la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, et du député de Chambly et ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

« Les hommes proches aidants ont très peu de ressources. Ils sont souvent moins enclins à demander de l’aide. L’information ou la discussion entre eux peuvent faire la différence, une grande différence. » – Sylvie Blanchard,

Mme Blais, qui a été proche aidante pour son mari, a souligné l’ampleur de la tâche. « Je sais ce que c’est, être un proche aidant. Je me suis prise pour une superwoman, je ne voulais pas d’aide. J’étais capable de tout faire seule. J’étais hypervigilante vingt-quatre heures par jour. Sans m’en rendre compte, j’ai fait un burn out. »
Elle a ajouté qu’être proche aidant, ça change une vie. « C’est le plus bel acte que j’ai fait dans ma vie, relate la ministre. Être proche aidant change nos valeurs, notre réalité de la vie. On n’agit plus de la même manière. »
Le député Roberge a salué cet ajout de service à « l’éventail de ceux offerts à l’Entraide Plus ». Il a ensuite lancé le message aux élus municipaux présents lors de l’annonce afin que chaque Ville devienne une « Municipalité amie des aînés », si ce n’est pas déjà fait.

Le programme

Le nouveau programme se décline en trois volets. Le premier, celui de l’information, sera présenté sous forme de conférences et d’ateliers de sensibilisation. Le second, celui de la formation, servira à apprendre la réalité de proche aidant. Le dernier volet porte sur le psychosocial; des rencontres individuelles et des groupes de soutien fermé sont prévus.
Deux personnes seront dédiées au fonctionnement du programme : Marie-Yolande Pépin et Claude de Varennes, qui ont tous deux plusieurs années d’expérience dans le domaine.
Jean-Guy Savard, proche aidant de sa conjointe, se réjouit de cette annonce et attend impatiemment le début des activités. « Je trouve ça extraordinaire! s’exclame-t-il. Ça va permettre de me distraire et ça va m’aider. Je veux obtenir des références et les outils pour connaître la façon de procéder. Je m’attends aussi à un répit parce que c’est du vingt-quatre heures. Ma conjointe tombe aussi souvent. »