Un virage électrique?

La démocratisation des véhicules électriques interroge sur les orientations futures des stations-services, mais pour le moment, c’est le statu quo.

Les gestes en faveur de la voiture électrique sont nombreux, avec, en point d’orgue, l’interdiction de vendre des véhicules à essence neufs en 2035. La question se pose pour les stations-services et leur utilisation future. Marie, gérante d’une station à Richelieu, vit le moment présent actuellement. « Il se passera beaucoup de temps avant que les véhicules à essence disparaissent. Mais il est vrai que l’on magasine actuellement pour installer des bornes électriques. »

Pour le moment, les particuliers peuvent recharger leurs véhicules électriques à domicile ou sur des bornes installées à proximité de centres commerciaux ou même à côté du bassin. « Nous avons le choix entre deux scénarios, poursuit Marie. Soit nous achetons les bornes et on récolte l’argent du chargement des voitures, soit c’est le gouvernement qui s’occupe de tout et, dans ce cas, c’est lui qui récupère l’argent. Nous, nous profiterons du passage des gens dans la boutique. C’est à réfléchir. »

Un peu plus loin, Jasmin Faucher, propriétaire de sa station, émet encore plus de réserves. « Je laisse aller le marché pour le moment, car il reste trop d’inconnus. De toute façon, les Richelois rechargent chez eux. À date, personne n’est venu me demander une borne de recharge électrique. »

Quels types de bornes?

Le commerçant n’est pas encore convaincu du bien-fondé d’installer maintenant une borne sur son terrain commercial. « Quand j’ai vu la file de Tesla devant une borne de recharge, l’hiver dernier, alors qu’il faisait -40 degrés, je me suis dit que ce n’est pas encore prêt. Changer une batterie est aussi très dispendieux, même si le véhicule est neuf. Enfin, il faut voir quel type de borne installer. Et puis, le gouvernement pourrait bien proposer prochainement des subventions pour ces mises en place dans l’avenir. » Il existe pour le moment des connecteurs universels pour la voiture, mais les constructeurs pourraient bien en créer un particulier pour chacun de leurs modèles de véhicules.

Actuellement, les consommateurs d’essence doivent faire avec un prix élevé à la pompe, qui pourrait même atteindre les 2 $ le litre cet hiver. « Au niveau commercial, on le vit bien, poursuit Marie. Mais nous sommes désolés pour les automobilistes qui n’ont pas le choix. De notre côté, nous n’avons pas le contrôle des prix. »