Nouvel album pour Viviane Audet

Un titre percutant pour le nouvel album de Viviane Audet

La Richeloise Viviane Audet a sorti, le 2 juin dernier, son nouvel album intitulé Les nuits avancent comme des camions blindés sur les filles.

C’est un troisième album de chansons pour la musicienne qui les espace dans le temps. Elle avait sorti en 2006 Le long jeu ainsi que Le couloir des ouragans en 2015. L’artiste ne tarit pas de projets. Elle vogue entre la musique de films qu’elle compose, récit pianistique, son groupe Mentana et ses chansons.

Les nuits avancent comme des camions blindés sur les filles imbrique 10 chansons écrites dans les deux dernières années, dont trois pièces instrumentales. Le titre de l’album à l’image forte dégage une poésie fracassante. Il lui a été inspiré par le temps où elle mettait en musique le documentaire Ma fille n’est pas à vendre, qui expose les fugueuses du Centre jeunesse de Laval qui tombaient sous l’emprise de proxénètes. Anaïs Barbeau-Lavalette, réalisatrice du film, s’était intéressée au regard impuissant des mères de ces jeunes femmes. « J’avais été chavirée et marquée devant ces vrais enjeux. À mesure que l’écriture de l’album avançait, ce titre-là me revenait. Un peu comme le dénominateur commun de toutes les chansons. Oui, il est provocant, mais j’étais prête à ça. J’ai quand même constaté au fil du temps que l’on n’avait pas encore atteint l’égalité », exprime Viviane Audet.

La citoyenne de Richelieu dit notamment se livrer « très intimement » à travers cet album. « C’est un album qui voyage entre les pôles émotifs », établit-elle.

Problèmes sur Internet

Sur les réseaux sociaux, Viviane Audet en a bavé dernièrement en raison de la sortie de son album. Sa page Viviane Audet-musique a été piratée, puis supprimée. « Ça semble être une attaque de quelqu’un peu heureux des thèmes féministes présents sur l’album. Il n’a pas aimé le titre. J’avais reçu des messages pas très élégants juste avant. Quelqu’un ne veut pas que cet album se fasse entendre », mentionne l’artiste.

Elle parle des femmes qui, d’un point de vue anonyme, peuvent se faire attaquer sur les réseaux sociaux. « J’étais loin de penser que je vivrais ce genre d’attaque. J’en n’ai pas eu des centaines, comme d’autres peuvent en avoir, mais j’y ai quand même goûté, à ma façon. J’ai trouvé ça surprenant et extrêmement déstabilisant. C’est symptomatique de quelque chose qui n’est pas réglé », confie la Richeloise, qui a effectué son lancement d’album au Viridi Café de Chambly. C’est d’ailleurs là que s’est écrit l’album en partie.

Message sans mots

L’autrice-compositrice-interprète manœuvre aisément dans la musique sans paroles à titre de créatrice de bandes originales sonores de films, de théâtre ou de danse. Comment livre-t-on le message sans mots, en n’utilisant que des notes? « Il se passe quelque chose au niveau mélodique qui, pour moi, raconte d’une façon plus onirique, plus transparente, suggestive. J’ai l’impression que même, des fois, je me livre plus quand il n’y a pas de mots. Dans les mots, il y a parfois de la censure. Je pense même pouvoir joindre plus de monde car, tout à coup, il n’y a plus de barrières », nuance Viviane Audet.

Mickaël Gouin

Lors de son passage à l’émission Bonsoir bonsoir! sur les ondes de Radio-Canada, le comédien Mickaël Gouin a encensé l’œuvre de Viviane Audet et a mis de l’avant son nouvel album. « Ça m’a tellement fait plaisir! J’écoutais Bonsoir bonsoir! à ce moment sur mon divan. J’étais vraiment touchée », confie Viviane Audet, qui a travaillé sur les plateaux de tournage avec celui-ci dans le passé.

Entre des spectacles de ses chansons et de son groupe Mentana, Viviane Audet monte actuellement un spectacle en collaboration avec le théâtre Les 2 Mondes. À travers cela, elle ficelle le tout de ses contrats de bande sonore. Depuis deux ans, elle présentait à Chambly le Festival de musique à l’image de Richelieu. Cet été, le festival prend une sabbatique afin de revenir plus fort, plus mature. Le thème de la future troisième édition abordera le train dans le cinéma. » Il y avait une gare à Richelieu qui avait une place de grande importance. C’était un point central pour le développement de Richelieu. On a eu envie de marier l’histoire de la Ville et du film à la fois. C’est un bel angle à explorer « , termine la créatrice qui rencontrera entre autres à ce sujet des écoles du secteur ainsi que la FADOQ de Richelieu.