Ramassage de déchets

Un sac par jour

Quatre ans plus tard, la Chamblyenne Audrey Pellerin, jeune femme derrière l’initiative « Un sac par jour », ne ralentit pas la cadence et continue de ramasser les déchets qui ornent la municipalité.

Le temps s’envole, les déchets restent. « Malheureusement, je remarque que c’est pire. Le coin où je demeure est peu passant et il est pourtant à refaire tous les jours », constate Audrey Pellerin.

C’est un regard lucide qu’elle porte sur la situation. « Si les autres décident de scraper la planète, ça me fâche, mais je ne peux rien faire contre ça », exprime Mme Pellerin. C’est pourquoi, de son plein gré, elle décide d’agir de son côté pour changer le cours des choses.

Son horaire de ramassage est simple. « J’y vais quand j’ai le temps. Mon objectif est d’y aller quasiment tous les jours. En vieillissant, j’ai des responsabilités et je n’ai pas toujours le temps. J’y vais le plus souvent possible », établit la femme de 21 ans. 

Il y a quatre ans, elle demeurait près du skate park, zone névralgique en matière de déchets accumulés. « Depuis les rénovations du parc à chiens, c’est moins pire. Les déchets ont moins de place pour s’accumuler », compare la Chamblyenne.

Plus souvent qu’autrement, Audrey Pellerin fait cavalier seul dans sa quête. « Les gens ne sont pas assidus. Ils me disent qu’ils veulent embarquer, mais c’est rare qu’ils viennent avec moi », met-elle en reflet.

Vaincre l’addiction

Derrière la démarche, le projet en est un de rédemption pour Audrey Pellerin. Aux prises avec des problèmes de consommation lors de son adolescence, elle a su faire tourner le vent. « Je me suis levée, une journée, et je me suis dit que j’allais remplacer mon addiction par une action positive. Chaque fois que j’avais envie de consommer, je prenais mon sac, j’allais dehors et je ramassais des déchets », affirme celle qui, au début, pouvait passer la journée à ramasser des détritus.

Transformer le laid en beau

Mme Pellerin conserve les déchets qui sont consignables. Elle les remet au Projet Mise de fonds, une initiative qui milite pour l’abordabilité résidentielle en consignant des canettes et des bouteilles.

Une pause non désirée

Audrey Pellerin a mis sur pause sa cueillette de déchets pendant une année. L’arrêt a été causé par un incident alors qu’elle ramassait des déchets sur une piste cyclable. « Je me suis fait attaquer par un cycliste », lance-t-elle. N’ayant pas vu de cycliste, elle s’est rendue au centre de la piste afin d’y recueillir un masque rejeté. « Venu de nulle part, un cycliste passe à côté de moi et commence à m’envoyer promener », décrit-elle.

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« De son mauvais caractère », elle a répondu avec vigueur audit cycliste. Une altercation a alors eu lieu entre les deux. « On a été séparés par les gars de la Ville, qui ont appelé la police. Le gars s’est fait pas mal chicaner par la police », résume-t-elle, encore sous le coup de l’émotion.  

Trouvailles

Au cours de ses sorties, la vingtenaire fait toutes sortes de trouvailles. Jadis, elle a trouvé une seringue dans un parc. Dernièrement, elle parle de tampons et de couches. « Je retrouve de plus en plus de vitre cassée dans des lieux publics où des enfants se promènent nu-pieds », remarque à regret Audrey Pellerin.