Un premier autobus scolaire électrique sur la Rive-Sud

La société de transport scolaire Autobus Chambly a fait l’acquisition du premier autobus scolaire électrique de la Rive-Sud le 15 mai. Il devrait bientôt être mis en service.

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« Autobus Chambly aura le premier autobus scolaire électrique de la Rive-Sud », est heureux d’annoncer Yoan Robitaille représentant la compagnie électrique Lion.

L’entreprise qui fabrique ses autobus à Saint-Jérôme (assemblé à la main) a livré hier, le 15 mai, à l’entreprise de transport scolaire de Chambly, un nouveau moyen de transport flambant neuf.

« Nous attendons de l’annoncer aux quatre commissions scolaires que nous desservons, ainsi qu’à la Ville de Chambly et de Carignan, afin d’organiser une journée officielle où nous annoncerons notre acquisition », explique Isabelle Robert, directrice générale d’Autobus Chambly.

Il n’est pas impossible, si vous habitez la région couverte par Autobus Chambly, que vous aperceviez le bus jaune circuler à vide. « L’autobus est actuellement testé par nos chauffeurs pour savoir sur quel parcours il serait le mieux adapté. Rien n’est déterminé encore », précise Mme Robert.

Il faut dire que tous les trajets ne sont pas dans le meilleur intérêt de ce moyen de transport. Un bus électrique doit multiplier les arrêts. « Pour qu’il soit autonome le plus longtemps possible, il faut multiplier les arrêts-départs. En effet, chaque fois que l’autobus freine, ses batteries se rechargent. Il n’est pas fait pour faire de l’autoroute », précise Mme Robert.

Manque de subvention au Québec

Le coût d’un tel autobus est d’environ 300 000 $. « Sur ce montant, Québec donne une subvention de près de 125 000 $ là où le Nouveau-Brunswick ou encore l’Ontario finance 90 % à 100 % du prix. Le Québec doit bonifier ses subventions s’il veut faciliter l’implantation de ce moyen de transport scolaire électrique », espère M. Robitaille.

Autobus Chambly confirme que sans plus d’aide du gouvernement, il sera difficile de s’équiper largement en autobus électrique. « Le coût d’un autobus électrique est quand même plus élevé qu’un autobus scolaire traditionnel. Il pourrait devenir rentable si on l’utilise à son meilleur. Alors, si on est satisfait, pourquoi ne pas s’équiper progressivement en bus électrique? Cependant, c’est certain que s’il y a plus de subventions cela n’ira que plus vite », de confirmer Mme Robert.

La Commission scolaire de la Rivière-du-Nord s’est déjà engagée avec le constructeur pour équiper 5 % de sa flotte en autobus scolaire électrique.

Un produit bien rodé

Aujourd’hui, plusieurs modèles sont proposés allant d’une autonomie de 100 à 250 km. « Au Québec ce qui est plutôt recherché c’est un autobus de 100 à 150 km d’autonomie », souligne M. Robitaille.

La compagnie électrique Lion est le seul manufacturier en Amérique du Nord. Avec sa filiale TM$, une division d’Hydro Québec, il est le chef de file dans les technologies de moteur électrique. Ses autobus sont sur la route depuis 2015, dont une soixantaine au Québec et un déploiement important en Ontario. La société en exporte en Californie depuis 2016. Elle inaugurera bientôt des minibus électriques et des moteurs qui pourront équiper tous les types de camion.

On pourrait croire qu’avec les hivers québécois ce projet ne pourrait être mis en place qu’aux beaux jours, mais il n’en est rien. « L’hiver, le système de chauffage dans les autobus ne sera pas branché sur les batteries, car cela demanderait trop d’énergie. Ce sera un système de chauffage au diesel qui est très performant qui consomme très peu », de conclure M. Robitaille.