Un pas de plus vers la démolition
La démarche de démolition et le projet de redéveloppement du site Bennett Fleet est en appel et connaîtra son dénouement lors de la prochaine séance du conseil municipal de Chambly.
La demande a été déposée par une personne ne résidant pas à Chambly. La décision se trouve donc entre les mains des conseillers qui trancheront lors de la séance du conseil de ville du 3 mai prochain.
Le Comité de démolition avait tenu une séance publique le 22 mars dernier devant une quinzaine de personnes afin de statuer sur la demande d’autorisation pour la démolition du bâtiment patrimonial Bennet Fleet. Une période de commentaires avait été allouée avant que la décision ne soit prise. Personne ne s’était présenté au micro. « Ça s’est passé beaucoup plus sobrement que la dernière fois. J’ai été plutôt étonnée », admet la mairesse Alexandra Labbé.
Rappelons qu’en juin 2021, une majorité d’élus municipaux avaient voté contre le maintien de la démolition de la Bennett Fleet. Le projet mis de l’avant par le promoteur Groupe Sélection avait du coup été mis sur la glace.
Modifications au projet
Supposant une décision positive du conseil, en phase avec le Comité de démolition, une demande sera faite auprès du ministère de la Culture et des Communications. Par la suite, un certificat d’autorisation pour la démolition serait émis et le projet développé. Il est permis de croire que la démolition pourrait avoir lieu cet été et que Groupe Sélection irait de l’avant avec son projet. Des modifications ont été apportées au projet. L’une des principales est sa certification Leadership in Energy and Environmental Design (LEED). Un projet certifié LEED est un projet qui a été évalué par le Conseil du bâtiment durable du Canada et qui comprend des éléments durables tels que : économie d’énergie, économie d’eau, recyclage de matériaux, réduction des GES, toitures vertes et les sols seront décontaminés à la suite des travaux de démolition.
« Ça s’est passé beaucoup plus sobrement que la dernière fois. » – Alexandra Labbé
Parmi d’autres modifications apportées au projet, on dénote l’aménagement de grande qualité avec des aires ludiques et potagers. « C’est un bel ajout mais il faudra le quantifier et le qualifier », considère Julie Daigneault, cheffe de Démocratie Chambly qui souhaite plus de détails à cet effet. Autre ajout est la traverse permettant d’accéder au parc donnant sur le rivière Richelieu. « Il faudra s’assurer que les gens puissent traverser la route 112 de façon sécuritaire », convient Mme Daigneault. Celle-ci déplore le fait de ne pas avoir attendu l’étude de circulation afin d’établir des exigences.
Parmi les craintes souvent nommées concernant le projet, l’effet qu’aura sur la circulation la densification en est une. En juillet dernier, le conseil municipal avait octroyé le mandat de la réalisation d’une étude de circulation véhiculaire et du réseau de transport actif, ainsi que la rédaction d’un règlement sur la circulation. La mairesse assure « qu’elle (l’étude) arrive » en expliquant le délai notamment en raison des travaux sur la route 112 faits par le ministère du Transports du Québec, biaisant les données reliées au débit. « L’étude est très en retard. C’est inadmissible qu’on en soit rendu là », réplique Julie Daigneault.
Logements plus abordables
Groupe Sélection aurait révisé ses logements dans le but que ceux-ci soient plus abordables. « Des logements qui répondent au besoin de la communauté : c’est très vaste. Il va falloir le définir. C’est facile de dire que ça répond au besoin de la communauté. Juste de faire des logements, ça répond au besoin de la communauté », répond Julie Daigneault. Le journal a voulu savoir combien se loueront les unités respectives. Groupe Sélection a mentionné que, par respect, il préfère attendre après la séance déterminante du conseil municipal du mois de mai avant de commenter le projet.
Brossardisation
Certains citoyens craignent que le développement dense de Chambly la mène à ressembler à la municipalité de Brossard. Le terme Brossardisation a été employée. « Ça m’a fait rire quand j’ai vu ce terme. Je peux comprendre les parallèles mais je trouve la comparaison particulière », convient la mairesse. Elle fait un lien avec le REM, installé à Brossard mais qui ne se rend finalement pas jusqu’à Chambly. « Les gens étaient enthousiastes à l’idée d’avoir ce gros mode de transport structurant qui arriverait à côté de chez eux sans comprendre que ça vient aussi avec la densification que vit Brossard présentement ».
« Il faut faire attention à comment on va développer notre ville. À Chambly, on a une grande crainte de perdre des promoteurs quand on leur met des exigences », remarque Mme Daigneault.
Projet de redéveloppement immobilier
Le projet consiste en 2 immeubles résidentiels : 1 immeuble en RPA, 6 étages, et 1 immeuble résidentiel locatif, 6 étages. Une garderie est intégrée à l’immeuble résidentiel locatif. Il y a 183 unités de logement ainsi que 246 unités en RPA.
Alexandra Labbé voit ce projet comme étant une réponse à un besoin de la population. Julie Daigneault qualifie quant à elle le projet de « beau pas en avant ». Elle maintient qu’une mixité d’usages, un nombre défini de logements abordables avec des paramètres clairement établis quant au prix mensuel, une coopérative de logements et la prise en compte de l’étude de circulation lui permettraient de conclure à un « pas en avant significatif ».