Un journal qui offre soutien aux citoyens

Le Journal de Chambly profite de la Semaine nationale des journaux, du 6 au 12 octobre, pour revenir sur le rôle qu’il a joué auprès de divers intervenants ayant utilisé ce média local pour faire connaître leur histoire.

Il y a un an, le journal prenait connaissance de l’existence du Sunset Ranch, un centre équestre situé à Saint-Mathias-sur-Richelieu. Services non rendus, négligence infantile, maltraitance animalière et illégalité de fonctionner sur le territoire sont notamment les blâmes soulevés contre le centre. De septembre 2023 à avril 2024, le journal a produit huit articles au sujet du ranch. Des dizaines de parents avaient entamé un recours collectif contre le camp. Karolanne Bouchard a été l’une des premières mamans à lever le drapeau rouge, dénonçant les pratiques douteuses du centre.

« On avait tenté plusieurs autres façons de contacter les médias. On s’est tournés vers le Journal de Chambly. De façon régionale, on s’est dit que le journal serait intéressé d’entendre ce sujet d’actualité pertinent qui se passait sur le territoire, surtout que personne ne soulevait la situation », relate Mme Bouchard.

Elle décrit le rôle du journal dans cette saga, qui en est même venue à être traitée à l’émission d’enquête J.E., en février 2024. « Le journal est le principal responsable du succès de notre recours collectif. C’est grâce à celui-ci si l’on a réussi à faire sortir une enquête à J.E. Sans le soutien du journal régional, on n’aurait pas pu se faire connaître. Un immense merci au journal. Nous en sommes reconnaissants », termine Karolanne Bouchard, qui souhaite que ce mouvement puisse aider d’autres familles.

Des oreilles à construire

Katerine Baril est la grand-mère du Mathiassois Léon Chamberland. À la naissance de ce dernier, ses deux oreilles n’étaient pas formées, tout comme ses canaux auditifs, le rendant malentendant. C’est une opération coûtant approximativement 250 000 $ aux États-Unis qu’ont envisagée les parents du garçon. « Nous nous sommes tournés vers le journal afin de toucher le plus de lecteurs possible du secteur de Chambly », raconte Mme Baril, qui a contacté le journal pour la premières fois en septembre 2022.

Maintenant âgé de trois ans, et quatre articles plus tard, Léon s’est fait construire une première oreille et attend présentement l’opération pour sa seconde. « Les articles dans le Journal de Chambly ont eu un immense rôle dans notre cause. Plusieurs lecteurs ont été interpellés par notre histoire. Nous avons amassé plusieurs dons de générosité grâce au journal », exprime la grand-maman du garçonnet. 

Les fraudeurs abdiquent

Au début du mois de janvier 2023, la Carignanoise Joëlle D’Addario, alors âgée de 18 ans, et sa mère, Marie-Josée Bérubé, ont interpellé le journal. La jeune femme s’était fait soutirer 5 500 $ par un système de fraude s’identifiant sous le nom de Tno bourse sur le Web. La fausse entreprise attire ses proies particulièrement sur Instagram, se donnant la belle image d’influenceurs du milieu des finances. « La police avait fait un rapport, mais selon eux, cela était peine perdue et ils ont tellement de dossiers sur la fraude virtuelle », rappelle Mme Bérubé.

Les deux femmes souhaitaient exposer ce type d’escroquerie afin d’éviter que d’autres ne tombent dans le piège. « Notre intention était la dénonciation pour informer cette génération quant à ce genre de fraude. Quel soulagement de se sentir enfin épaulées! », soutient la maman.

Le journal a publié sur le sujet et est entré en contact avec les fraudeurs afin de les questionner. « Grâce au journal, dès les heures qui ont suivi la publication, nous avons reçu un retour des voleurs, à notre plus grande surprise », mentionne Mme Bérubé. Les fraudeurs n’ont finalement pas remis les 5 500 $ volés, mais bien 5 600 $. « Je n’ose pas imaginer si nous n’avions pas osé sortir de l’ombre. Plein d’adolescents en ont discuté et des parents aussi sont intervenus. Ma fille n’aurait jamais retrouvé sa fierté et ses sous pour poursuivre ses études. Le journal a été la voix de la justice dans notre cas », complète Marie-Josée Bérubé.

Un gars fiable

Le Richelois Pietro Mancini est connu sous l’alter ego de Le gars fiable. Il aide gratuitement ceux qui en ont besoin à travers de multiples tâches. Depuis mais 2022, le journal a écrit à quatre reprises à son sujet. « À l’ère des réseaux sociaux et d’Internet en général, il est de plus en plus difficile de distinguer le vrai du faux. Le journal est donc un moyen sûr et fiable pour joindre notre communauté locale. En ayant le privilège d’être rencontré par un journaliste et que celui-ci partage notre histoire, tout le monde en ressort gagnant, grâce à ce rapport humain et à une ambiance de confiance », estime le bon samaritain.

Le journal a contribué à mettre en lumière son offre d’aide gratuite, dit-il. « Mon service a pu être découvert et utilisé par des personnes de la communauté en panne de ressources, afin de leur permettre de retrouver une certaine paix d’esprit et un sentiment de soutien. De plus, le travail du journaliste et les parutions dans le journal contribuent non seulement à son rayonnement, mais aussi à la crédibilité, puis à la notoriété de notre mission. Ce qui est en soi une contribution à celle-ci, puisqu’elle se veut alimentée par et basée sur l’apport de la collectivité, pour impacter positivement un maximum de vies », ajoute Le gars fiable.