Un été prometteur pour les fraises du Québec

MARAÎCHERS. La saison des fraises s’annonce excellente en Montérégie, au grand bonheur des plus gourmands. Les producteurs prévoient donner le coup d’envoi à une saison qui pourrait être la meilleure des dernières années, et ouvrir leurs champs à l’autocu

«Ça fait 15 ans que je suis là-dedans et ça risque d’être ma meilleure saison. Je vais le savoir dans trois semaines plus certainement, mais jusqu’à maintenant, la plantation est très bien réussie et les rangs sont très denses», observe Jacques Viens, le propriétaire des Jardins de Jacques, à Richelieu.

Même constat du côté du Potager Mont-Rouge de Rougemont, où la copropriétaire, Marielle Farley, attend aussi une belle récolte.

«Nous avons eu un très bel automne. Les boutons floraux se forment à cette saison et comme l’automne s’est étiré l’année dernière, la plante est tombée en dormance plus tard», explique-t-elle.

Des recettes gagnantes

Au Potager Mont-Rouge, Mme Farley couvre une partie de ses plants d’un morceau géotextile pour devancer la saison des fraises. Ce procédé permet aux plants d’emmagasiner la chaleur plus longtemps à l’automne, et au printemps, pour obtenir des fruits aussi tôt qu’en mai.

«Mon anniversaire est le 10 juin. Avant mon mari était tout fier de m’apporter un panier de fraises pour ma fête. Ça ne fait pas si longtemps et pourtant, depuis une dizaine d’années, il est possible d’en avoir en mai grâce à cette technique», lance-t-elle avec humour.

Si elle permet de profiter des bonnes fraises plus longtemps, cette méthode est toutefois plus dispendieuse pour les consommateurs et ne permet pas l’autocueillette. C’est pourquoi Mme Farley consacre une bonne partie de sa production à la technique nattée conventionnelle.

Des défis

Produisant une plus petite quantité de ces petits fruits rouges, M. Viens fait preuve de ténacité pour arriver à ses fins. «Mon producteur de plants admire mon entêtement, puisque mon sol est en argile.»

Le propriétaire de La fraisière GO 20 à Saint-Césaire, Réjean Gauvin, privilégie aussi les méthodes conventionnelles pour cultiver ses trois acres de fraises. «Je ne force pas la nature avec des plastiques. L’hiver cette année n’a pas été trop dur et il n’y a pas eu de gel sur les premiers fruits», indique-t-il.

Pour ajouter aux combinaisons météo gagnantes, il remarque également que les abeilles sont au rendez-vous dans ses champs, permettant de polliniser les fleurs.

Saviez-vous que?

Le secteur québécois de la fraise a connu, entre 2003 et 2013, une croissance nettement plus importante qu’en Ontario : 106% par rapport à 4%.

185 producteurs de fraises et de framboises utilisent l’appellation Les Fraîches du Québec.

190 producteurs cultivaient des fraises d’automne en 2015, plus de 200% d’augmentation en 10 ans.

(Source : Rapport annuel 2014-2015 de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec.)