Un détour cause bien des maux de tête

Un chantier de construction du ministère des Transports sème la grogne chez des citoyens et des utilisateurs du chemin Sainte-Thérèse, à Carignan.
Les travaux visent à remplacer un ponceau construit il y a près de 50 ans sur la route 223 près de l’intersection de la rue René-Dumas.
Ils forcent ainsi certains automobilistes à emprunter un détour pouvant être d’une distance de plus de 20 km. Les usagers de cette route, située en bordure de la rivière Richelieu, devront passer par l’autoroute 35 pour toute la durée des travaux, une situation que décrient des citoyens de la rue René-Dumas.

Pour des travaux qui dureront un mois, ce n’est vraiment pas bien indiqué. – Michel Lajoie

« Ils ont réparé plusieurs ponceaux sur la route 223 et il y avait toujours des voies d’alternance, se rappelle Ginette Giroux. Je travaille à Saint-Jean-sur-Richelieu, ça me prend de sept à huit minutes et avec le détour, ça peut prendre jusqu’à 40 minutes. »
Un autre citoyen de la rue René-Dumas, qui est aussi propriétaire d’une entreprise de location de kayaks, Michel Lajoie, craint de vivre une situation similaire à celle qu’il a vécue en 2010 lors de travaux sur le pont Michel-Chartrand.
« Ils faisaient faire le détour par la rue O’Reilly, mais parfois, le directeur de chantier fermait spontanément la rue. Ils ont finalement décidé de proposer le grand détour, le même que celui d’aujourd’hui. J’ai peur qu’on s’en aille vers un tel marasme. »
Lajoie ne comprend pas non plus pourquoi les travaux dureront quatre semaines.
« Une petite affaire de même, je ne pense pas que ce soit justifié de faire ça en un mois, explique-t-il. S’ils nous avaient forcés à faire le détour pendant une semaine, je n’aurais rien dit. »
Des citoyens rencontrés ont aussi déploré le fait qu’ils aient reçu une communication du ministère des Transports du Québec (MTQ) seulement quelques jours avant le début des travaux.

Travaux nécessaires

Du côté du MTQ, un porte-parole explique que les travaux se devaient d’être faits puisque le ponceau a presque 50 ans.
« Ce sont des travaux pour remplacer un ponceau, construit en 1968, au-dessus du canal de Chambly, explique le porte-parole du MTQ, Martin Girard. Ce sont des travaux normaux pour des infrastructures qui atteignent leur fin de vie. »

Signalisation déficiente

Sur le terrain, lors du passage du Journal, près d’une vingtaine d’automobilistes ont été surpris par le blocage de la route et se demandaient comment faire pour se rendre à Saint-Jean-sur-Richelieu. Des indications signalant que la route 223 est bloquée sur 4 km sont visibles à l’intersection du chemin Sainte-Thérèse et de la route 112. Cependant, il s’agit plutôt d’une distance de 6,2 km.
Michel Lajoie se questionne à savoir pourquoi il n’est pas plutôt indiqué que la route est bloquée jusqu’à la rue René-Dumas.
« J’ai déjà vu sur des écriteaux ‘’circulation locale seulement, fermeture complète à telle rue’’. Pour des travaux qui dureront un mois, ce n’est vraiment pas bien indiqué. »
De plus, sur le chemin du détour, M. Lajoie note que la signalisation indiquant par où passer s’arrête sur la rue Patrick-Farrar.
« Quand tu arrives sur cette rue-là, ça indique que c’est la fin du détour. Les gens qui connaissent plus ou moins le coin se demandent où ils sont ! »
Certains automobilistes rencontrés ont aussi critiqué le fait qu’aucun signaleur ne soit présent pour les diriger vers le détour.

Accusations portées contre un grutier

Une citoyenne, Ginette Giroux, a porté plainte contre un travailleur sur le chantier, qui aurait selon elle délibérément tenté de la faucher avec une grue mécanique.

« Une enquête a été ouverte et des accusations ont été déposées à la cour », a affirmé le porte-parole de la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent, Pierre Tremblay.

La cause sera entendue en cour le 25 août.

Au moment de mettre sous presse, il a été impossible d’avoir les commentaires du grutier.