Défibrillateur externe automatisé : un cœur à faire battre

Le Journal de Chambly a rencontré le Service d’incendie de la Ville de Chambly afin de mettre en pratique l’usage d’un défibrillateur externe automatisé (DEA), instrument médical utilisé lorsqu’une personne est victime d’un arrêt cardiaque.

C’est lors de sa troisième tentative que le journal a pu mener à terme sa rencontre avec François Côté, chef aux opérations du Service d’incendie. Les deux premières fois, la rencontre a été interrompue en raison d’un appel nécessitant l’intervention immédiate des pompiers.

Huit DEA sont stratégiquement disposés dans la ville de Chambly. Ils se situent habituellement près de l’entrée principale d’un lieu, dans une boîte fixée au mur. Leur présence y est indiquée. « L’idée, c’est que ce soit facilement accessible », résume M. Côté. 

Lorsqu’on constate qu’une personne ne respire plus et qu’elle n’a pas de pouls, il faut entamer les manœuvres de réanimation cardiorespiratoire. Si un DEA est accessible, on l’intègre à la démarche.

Ne pas paniquer

Les étapes à suivre sont illustrées sur le dispositif semi-automatique, de l’installation des électrodes jusqu’aux manœuvres à appliquer. Le DEA guidera l’utilisateur au fil de l’action à l’aide notamment de commandes vocales. « Intervenir envers une personne en détresse, c’est une chose. Mais intervenir sur un proche, ça peut changer la donne. L’émotion peut prendre le dessus et on perd ses repères », soutient François Côté.

Il rappelle qu’à ce stade, la situation de la personne ne peut pas se détériorer. « On ne peut que l’aider. Techniquement, on s’en irait vers un décès assuré. Les actions ne peuvent qu’améliorer la situation », met en contexte M. Côté. Le DEA détectera si le corps a une activité. Il ne donnera pas de choc sur celui-ci dans un tel cas. « Elle dira » pouls détecté » ou » choc non conseillé, faites les manœuvres » », décrit le chef aux opérations.

Après avoir collé les électrodes, le journaliste a reproduit le massage du sternum. Un son identifie chaque compression administrée à la personne en détresse fictive. « Poursuivez la réanimation » et « appuyez plus fort » sont des consignes que donne avec éloquence la machine après une trentaine de compressions.

« Bonnes compressions », encourage-t-elle même à travers l’intervention. Au fil de la démarche, elle effectuera des analyses pour continuer de guider, selon l’état de la situation. Il n’a pas été possible d’administrer un choc, mais François Côté mentionne que l’on sent bien la secousse puissante.

Sauver la vie

François Côté a utilisé le DEA à quelques reprises. Dans sa carrière, il a réussi à réanimer une personne avec l’outil, alors qu’il était à Saint-Constant. « Après le choc, la personne a recommencé à respirer tranquillement et a repris conscience », se souvient le sauveur. 

Selon les données de 2022, le ministère de la Santé et des Services sociaux chiffre que dans 80 % des arrêts cardiorespiratoires, un DEA pourrait être utile à la survie. Les chances de survie diminuent de 7 à 10 % par minute après un arrêt cardiorespiratoire.

Inspection 

François Côté dit inspecter un DEA deux fois par année. L’outil est programmé pour une autoinspection de façon hebdomadaire. Après son utilisation, un changement d’électrodes et un entretien d’usage sont requis. 

Changements majeurs

Le Service d’incendie de Chambly a vécu plusieurs changements majeurs dernièrement. Il est tout d’abord passé, en début d’année, d’une desserte à temps partiel à un service à temps plein. Cela a pour effet de réduire le délai de mobilisation de l’effectif. Il s’est aussi spécialisé en matière d’intervention nautique avec une embarcation sur le bassin. 

Puis, en juin, les pompiers sont devenus premiers répondants, ajoutant à leur rôle lors d’interventions d’urgence. Les pompiers de Chambly sont désormais équipés et formés pour fournir les premiers soins de stabilisation dans des situations d’urgence vitale, en attendant l’arrivée des services médicaux spécialisés (ambulance). Ce service de premiers répondants de certification s’intègre pleinement dans la chaîne d’intervention préhospitalière, permettant ainsi une réponse plus rapide et efficace lors de situations critiques. François Côté parle d’environ deux appels de plus par jour depuis la mise en place de ce service.