Un citoyen décrie le projet du parc naturel des Ruisseaux à Chambly
Le citoyen Jean-Claude Vaillant ne reconnait pas le projet du budget participatif, voté en 2020 par la population au parc naturel des Ruisseaux à Chambly.
Depuis 2014, l’homme a consacré bénévolement de nombreuses heures à aménager le boisé du parc-nature autrefois nommé Fonrouge. Le citoyen de la rue Hertel avait lui-même financé l’achat d’un snowdog, machine compacte pouvant servir à taper un sentier en espace restreint. Il y a notamment développé et entretenu respectivement plusieurs kilomètres de sentiers pour les piétons, skieurs de fond ainsi que pour les cyclistes de vélo à pneus surdimensionnés (fat bike).
« La grande majorité des propositions figurant dans la présentation sont intégrées au projet. »
– Alexandra Labbé
En 2020, dans le cadre du premier projet du budget participatif de Chambly, le projet de création d’un parc proposant des activités familiales en plein air pour les quatre saisons, en gardant comme vocation la conservation de la nature en place, avait été retenu par la Ville.
Un milieu inconnu
Le citoyen chamblyen se dit aujourd’hui « bouleversé » face aux travaux qui ont commencé. Après avoir mis tant de temps et d’efforts pour préserver le milieu naturel « j’avais envie de pleurer dans le bois. J’en ai la mort à l’âme. C’est irrécupérable », affirme avec désolation M. Vaillant, rencontré par le journal sur les lieux.
Il parle « d’abattage d’arbres inutile » alors, qu’initialement, il avance qu’il était question d’un projet dans la « continuité » avec le « moins d’impacts » possibles. « Ils sont en train de bulldozer. Ils saccagent tout quand ils entrent dans le bois. Nous, on travaillait proprement, en faisant attention, sans coupes d’arbres », estime Jean-Claude Vaillant.
Il remet en question le résultat à venir du projet du budget participatif, qu’il juge dénaturé de sa proposition initiale. Selon lui, il ne répond pas à la demande des utilisateurs.
Pour Alexandra Labbé, mairesse de Chambly, « la grande majorité des propositions figurant dans la présentation sont intégrées au projet. Il est difficile pour moi de nommer des différences. Je trouve surtout que nous nous sommes arrimés exactement au même objectif. »
Elle indique cependant qu’il est « impossible d’arriver à copier à l’identique » une proposition comme celles reçues dans le cadre d’un budget participatif. « Les impondérables sont nombreux et souvent les projets soumis sont à l’étape de concept ou d’idéation », dit-elle.
Sentiers plus larges
Des sentiers de 1,8 mètre de large, en pierre concassée, feront partie de la nouvelle réalité. « On demandait des sentiers naturels. Ils sont en tain de faire des sentiers de style SÉPAQ », regrette M. Vaillant. Il reproche l’aspect « urbain » que prendrait le parc, « au détriment de son aspect naturel ».
Lors de la séance du conseil municipal de la semaine dernière, Jean-Claude Vaillant s’est fait entendre.
Alexandra Labbé s’avoue surprise de l’intervention du citoyen. « Je comprends que certains citoyens puissent avoir des attentes différentes par rapport aux projets municipaux, surtout dans le cadre d’un projet qui se travaille aussi étroitement avec la population. »
Investissement de 1,1 M$
Une enveloppe de 100 000 $ était dédiée à la bonification du projet du parc-nature Fonrouge. Principalement, le projet est la conception et l’aménagement de sentiers pédestres signalisés, totalisant 3,5 km. Il représente un investissement de 1,1 M$ de la part de la Ville. Seule la phase 1 du document de présentation était prise en considération pour le vote du public.
« Le projet tel que proposé n’aurait pas dépassé 100 000 $. Il ne coûtait pratiquement rien. Pas besoin de dépenser un million pour avoir des sentiers. On les avait déjà, naturellement », insiste M. Vaillant. « Dans le cas du projet tel que déposé, seule la phase 1 du document de présentation était prise en considération pour le vote du public. On parle d’un budget de 100 000 $ qui s’intègre à un projet municipal représentant un investissement de 1,1 M$ », établit Mme Labbé
Jean-Claude Vaillant revient sur le mot » naturel » dans la toponymie du parc naturel des Ruisseaux. Pour lui : « C’est une insulte! ».