Inondations à Richelieu

Un citoyen au bout du rouleau après d’autres problèmes occasionnés par la pluie

Devant les dégâts d’eau récurrents dans son secteur, Alexandre Jodoin réclame des actions concrètes de la part de la Ville de Richelieu concernant son réseau d’aqueduc.

Les pluies diluviennes du 9 août dernier n’ont pas épargné, une fois de plus, un secteur du troisième district de Richelieu. Dés 7 h, l’eau était déjà en train de refouler par les drains de plancher et de douche chez Alexandre Jodoin ainsi que chez son locataire, en dessous. Pour M. Jodoin, l’histoire se répète, si bien qu’il n’est plus assurable depuis juillet dernier. Exaspérés, ses locataires lui ont annoncé qu’ils quitteraient en septembre.

« Je ne vois pas comment je pourrai louer, compte tenu du nombre d’inondations répétées que l’on a eues », appréhende M. Jodoin. Il entend poursuivre la Ville aux petites créances pour forcer le recours à un médiateur et tenter d’obtenir un certain dédommagement.

Alexandre Jodoin reproche l’inaction de la Ville. « Je suis écœuré d’entendre la Ville dire qu’elle s’en occupe et que c’est une priorité. Ce ne sont que de belles paroles. » Claude Gauthier. maire de Richelieu, s’est déplacé dans le secteur névralgique lors de l’intempérie. « Il nous a déroulé son beau discours, que le maximum sera fait et blablabla. N’en pouvant plus des vanités sans dates butoirs ou engagements fermes, je l’ai pris à son propre jeu en le poussant à se commettre de présenter un plan pour corriger la situation avec des actions prévues à court, moyen et long termes pour tenter de retrouver une certaine qualité de vie », explique M. Jodoin. Claude Gauthier fait part que, depuis plusieurs années, la Ville de Richelieu travaille sur un plan d’intervention des infrastructures municipales. Il mentionne que le secteur de M. Jodoin, où les égouts pluviaux et sanitaires sont toujours combinés, est le dernier à corriger. 

Investissement

Alexandre Jodoin aimerait voir la Ville contracter un prêt auprès d’une institution pour accélérer la réfection du système sanitaire et pluvial dans le secteur au lieu d’échelonner les investissements sur plusieurs années.

Claude Gauthier soulève un plan d’investissement de 15 M$, montant réparti sur plusieurs années, pour corriger la situation dans le secteur. « Ça va dépendre des subventions que l’on sera capables d’avoir du gouvernement. Je n’ai pas 15 M$ à mettre dans les rues tout de suite. On a besoin d’aide financière », soutient-il. Une fois le plan révisé, celui-ci devrait être adopté au courant de l’automne.

À la fin de la séance du conseil municipal de la semaine dernière, Alexandre Jodoin a posé une question frappante aux élus. « Est-ce que la Ville va attendre qu’une personne se suicide ou fasse faillite avant de réagir? » a-t-il largué. « J’ai passé tout le vendredi de la pluie, sur place, à rencontrer les citoyens. Je suis sensible à ça », répond M. Gauthier.

Compétence de la Ville

« Au bout du rouleau », Alexandre Jodoin remet en question les compétences de la Ville pour faire l’évaluation des mises à niveau nécessaires du système d’aqueduc dans le secteur, et pour signer et sceller les plans et devis servant à la réalisation des travaux. Claude Gauthier confirme que la Ville doit faire appel à des firmes externes d’ingénieurs.

Budget de 100 000 $ 

La Ville de Richelieu travaille donc sur un plan d’intervention des infrastructures municipales. 

Les travaux envisagés pour les conduites d’eau potable, le réseau pluvial et sanitaire, et la chaussée s’échelonnent sur plusieurs années. 

Le conseil municipal a aussi adopté un budget de 100 000 $. Un comité technique analyse les besoins, ce qui permettra d’identifier les interventions et les équipements à se procurer afin de procéder rapidement aux achats urgents. « On a mis des pompes et on a dû en louer, mais je ne veux pas être en mode location. On veut s’équiper », fait savoir le maire.

La Ville informe également qu’un plan directeur d’investissement des infrastructures municipales est présentement en révision. Il sera aussi adopté en septembre.