Uber Eats offre des comptes pour adolescents

Depuis le 9 août, les jeunes de 13 à 17 ans peuvent commander eux-mêmes leurs repas suite à l’introduction de comptes pour adolescents par Uber Eats.

Cette nouveauté s’inscrit à la suite du lancement des comptes pour adolescents sur la plateforme Uber en mai dernier. La compagnie propose maintenant le même service pour son application de livraison à travers la province.

Nouveauté

Jonathan Hamel, gestionnaire des affaires publiques pour Uber au Québec, souligne que les nouveaux comptes peuvent apporter « une paix d’esprit » aux parents, qui sont, de nos jours, très occupés. La compagnie affirme qu’ils peuvent maintenant savoir « que leurs enfants pourront se nourrir en tout temps et de manière autonome ». Les comptes adolescents ne présenteront pas les produits à base d’alcool et auront uniquement accès aux livraisons de repas, ils ne pourront pas utiliser le service épicerie ou dépanneur.

Préalablement, les personnes âgées de moins de 18 ans n’étaient pas autorisées à commander sur l’application Uber Eats ou à avoir un compte. Myriam Ertz, professeure de marketing à Université du Québec à Chicoutimi souligne que cette nouveauté est une occasion pour régulariser une situation qui pouvait être problématique, mettant de l’avant que les adolescents pouvaient commander en mentant sur leur âge. Jonathan Hamel affirme qu’il ne possède pas de donnée recensant ce problème.

Autonomie

Jonathan Hamel soutient que cette nouveauté donne davantage d’autonomie aux enfants. Myriam Ertz émet des réserves quant à la responsabilisation des adolescents. Elle souligne que devant cette nouvelle option, les jeunes pourraient être moins enclins à cuisiner eux-mêmes ou à sortir pour aller chercher leur repas.

Elle explique que « c’est certain que ça autonomise l’adolescent, mais puisqu’il n’est pas responsable directement des coûts, ça peut entrainer des comportements impulsifs ». Elle ajoute qu’il y ait des dangers que les adolescents commandent plus que ce qui est nécessaire.

« Les multinationales cherchent à capter le consommateur très tôt ». – Myriam Ertz

Questionné au sujet des risques de surconsommation, Jonathan affirme que c’est une bonne occasion pour les parents d’entamer une discussion avec leurs enfants. À la suite d’une commande, le parent recevra une notification précisant ce qui a été commandé. Les commandes ne requièrent pas l’autorisation parentale. Jonathan explique que les nouveaux comptes visent à donner plus d’options aux gens. Il ajoute que « c’est le parent qui décide s’il ajoute son enfant à son compte ».

Créer une habitude

La professeure souligne que les habitudes prises à un jeune âge ont tendance à se normaliser. « Les multinationales cherchent à capter le consommateur très tôt, à le conditionner ». Les jeunes deviennent plus dépendants des plateformes avec le temps.

Myriam Ertz souligne que d’un point de vue purement marketing, il est logique qu’une compagnie comme Uber désire étendre son marché auprès des adolescents.

Questionné à ce sujet, Jonathan Hamel souligne que la raison principale derrière l’instauration de ces nouveaux comptes est la sécurité. Il ajoute qu’il ne possède pas de données quant aux parts de marché qui pourraient être atteintes à l’aide de ces nouveaux comptes.

Livraisons

Myriam Ertz souligne que l’augmentation des livraisons peut avoir un impact écologique, en raison des déplacements qu’elles encourent. Elle explique qu’en plus d’être plus écologique, manger en famille ou en groupe permet également de réduire les coûts.

La professeure souligne que pour maintenir leur marge de profit, certains restaurants vont afficher des prix plus élevés sur les plateformes de livraisons que sur leurs sites web ou que dans leurs succursales. Elle explique que les restaurateurs doivent payer des commissions aux plateformes de livraisons d’environ 30% du prix de la commande.

Myriam Ertz souligne que les plateformes de livraison restent souvent l’option la plus coûteuse pour les familles.