Tip : une méthode gagnante ?

Entre la gêne des clients et l’intéressement de ses employés, Pierre-Luc Bougie, gérant de la crémerie de l’écluse, possède sa façon particulière afin de proposer un tip au moment de payer. Une méthode pratiquée depuis cinq ans.

« Est-ce qu’on garde le même montant ? » La serveuse du magasin de glaces La crémerie de l’écluse tient dans ses mains le terminal de paiement après avoir livré la commande au client. Cette manière propose implicitement d’ajouter un pourboire ou non à l’employée : « C’est sûr que c’est un peu incitatif », reconnaît Pierre-Luc Bougie, propriétaire des lieux. « Mais j’estime que c’est quand même moins agressif que par la machine sur laquelle il faut répondre par deux questions au moment de demander le pourcentage pour ne pas donner de tip. On se sent aussi mal de taper sur zéro. De plus, nous sauvons davantage de temps. »

Un bonus

Le tip n’est pas obligatoire pour ce type de service. Un état de fait que le gérant chamblyen précise toujours à son staff : « On insiste bien sur le fait de ne rien dire si le client ne souhaite pas en donner. Mais d’un autre côté, je me mets à la place des serveurs : c’est un bonus. Ils sont payés 15$/h et lors des périodes de rush, ils peuvent servir jusqu’à 70 personnes à l’heure. Alors je peux comprendre qu’ils souhaitent que la paie suive lorsqu’ils travaillent fort. Il faut savoir trouver un juste milieu. »

Entre 7 et 8% du chiffre d’affaire

Alors que le magasin de l’avenue de Bourgogne peut accueillir jusqu’à mille personnes en une fin de semaine lors de la pleine saison, Pierre-Luc Bougie, à la tête de l’entreprise qui fêtera ses 20 ans l’année prochaine, assure que les clients sont plus généreux depuis le déconfinement lié au Covid : « J’ai été positivement surpris par la générosité des gens. Pour deux glaces, certains n’hésitent pas à mettre 5$ de pourboire en disant ‘Tenez, ce n’est pas facile ce que vous faites.’ Il faut savoir que le tips représente entre 7 et 8% de notre chiffre d’affaire. À la fin des bonnes journées, je suis content pour mes employés. »

De l’autre côté de la médaille, les clients semblent plutôt sereins par rapport à cette approche : « Je n’ai eu que deux commentaires désobligeants en cinq ans, sourit le chef d’entreprise. Je pense que c’est gagnant-gagnant pour tout le monde. »