Taxi vs Uber : «La loi doit s’appliquer à tout le monde» -Taxi Chambly

TRANPORTS. Alors qu’Uber et l’industrie du taxi se font la guerre à Montréal, les compagnies de taxis de Chambly se rangent du côté de leurs collègues de la métropole, jugeant que les tarifs de l’industrie pour une course devraient être les mêmes offerts

Comme l’explique l’actionnaire de Taxi Chambly, Abdelhak Aissa, l’industrie du taxi est réglementée par le ministère et les chauffeurs paient très cher pour pratiquer leur métier.

« Le ministère réglemente, mais il dit que c’est trop cher! Pourtant, ce sont ses exigences. Il nous reproche de ne pas être assez technos. Mais qu’est-ce qu’il veut exactement », se questionne M. Aissa, qui rappelle que les taxis à Chambly sont tous munis des appareils pour payer par carte bancaire.

En ce qui concerne les tarifs, M. Aissa rappelle c’est le ministère qui les fixent. Des amendes sont données aux chauffeurs dont le compteur ne respecte pas la tarification.

Les conducteurs doivent débourser un montant important pour renouveler leur permis, leurs assurances et leurs plaques. En plus de se conformer à des inspections mécaniques tous les six mois, les voitures ne doivent pas être plus vieilles que cinq ans.

Deux poids, deux mesures

Le propriétaire et actionnaire pour Taxi Chambly et Taxi du Bassin de Chambly, Belkhadir Driss, estime que le gouvernement devrait déréglementer ou imposer les mêmes contraintes à UberX.

« On se retrouve dans une situation de deux poids deux mesures. La loi s’applique à tout le monde. On ne peut pas demander à des gens de répondre à plusieurs critères et aux autres non. Même si UberX ne respecte pas les mêmes règles, la situation ne m’inquiète pas puisque j’ai confiance en la justice », lance M. Driss.

« En ce moment, c’est comme si l’on demandait à un coureur automobile d’avoir une Porshe de l’année tout équipée de courser avec une voiture bas de gamme. Puisque la Porshe est inspectée et de grande qualité, on lui demande de ne pas dépasser 50 km/h. Qui va gagner selon vous? », poursuit-il.

Pas encore d’Uber à Chambly

Avec l’offre du service de transport en commun gratuit dans la région, l’industrie du taxi a du mal à tailler sa place dans les habitudes de transport des Chamblyens. Heureusement pour elle, le service UberX n’est toujours pas implanté dans la région.

Le porte-parole d’Uber Canada, Jean-Christophe De La Rue, n’écarte toutefois pas cette option. « Bien que nous n’ayons pas de plan précis pour le moment, nous sommes toujours intéressés à étendre notre service de covoiturage urbain afin d’offrir une option alternative de transport sécuritaire, abordable et fiable. »

M. Aissa est convaincu que l’utilisation du terme covoiturage ne s’applique pas aux services offerts par l’entreprise américaine.

« Dans le covoiturage, il n’y a pas de rémunération, mais plutôt un partage de frais pour des gens qui se dirigent vers un même endroit. Uber prétend en faire, mais ce n’est pas vrai », ajoute-t-il, catégorique.