Symbiose industrielle : le déchet environnemental

L’économie circulaire sur le territoire de la Vallée-du-Richelieu a désormais son centre névralgique en la M.R.C. de La Vallée-du-Richelieu qui se propose d’être la clef de voûte d’une symbiose industrielle dans la région.
Faire rimer industrie et écologie, c’est ce que veut la M.R.C. de La Vallée-du-Richelieu en développant un projet de symbiose industrielle (aussi appelé écologie industrielle). En faisant des déchets d’une entreprise la matière première d’une autre, Nicola Rivest, conseiller en écologie industrielle de la M.R.C. souhaite sensibiliser le milieu industriel dans une approche où il est possible pour les entreprises de faire des économies tout en préservant l’environnement.
« Le projet d’économie circulatoire novateur permettra de créer un réseau d’industries, de commerces et d’institutions maillés ensemble dans l’objectif de mieux gérer leurs matières résiduelles », explique-t-il.
Plus concrètement, rien ne se perd tout se transforme. Les entreprises se vendent des services au rabais en utilisant leurs rebus. Un système bon pour la planète et pour le portefeuille.

Une bière au vieux pain

« La problématique actuelle est que les résidus des entreprises sont exportés dans des sites de traitement ou d’enfouissement. Cela a généralement un coût aussi bien environnemental qu’économique. Nous, nous souhaitons favoriser des expériences comme celle à Victoriaville. Une brasserie utilise le vieux pain d’une boulangerie pour faire de la bière. »
L’échange de matière peut aussi être un échange d’énergie ou encore d’expertise.
« Cela fait six mois que je suis en poste. Quelques échanges de la sorte se font peut-être déjà dans la région, mais nous voulons les encourager et les mettre en valeur. La M.R.C. est la seule au Québec à faire ces démarches. La douzaine d’autres projets au Québec sont développés par des organismes de développement économique, avec qui nous allons travailler en collaboration.
Le lancement officiel du projet a eu lieu en octobre au bureau de la MRC. « Plusieurs entreprises et politiciens étaient présents et la démarche est très bien perçue. »
Le CLD de Brome-Missisquoi bâtit depuis 2014 sa symbiose industrielle. « Une vingtaine d’entreprises qui y participent ont épargné ensemble 200 000 $ essentiellement dans un échange de services et d’expertises », s’enthousiasme M. Rivest.
Le travail de M. Rivest est assuré pendant deux ans par une subvention de Recyc-Québec. La société d’État souhaite favoriser un système gagnant – gagnant qui a vu ses premières initiatives naître dans les années 2008 au Québec.

L’exemple de Kalundborg

Le champion du monde de la symbiose se trouve au Danemark, à Kalundborg une ville de 20 000 habitants. Ici la raffinerie envoie de l’eau à la centrale électrique, qui distribue ses pertes de vapeur à la Ville et à l’usine pharmaceutique qui elle donne ses déchets aux cochons et aux fermiers, eux donnent leur paille à l’usine de biométhanisation qui est ensuite de nouveau utilisée par les fermiers, bref les interconnections sont infinies et les économies majeures. D’après les chiffres de la Ville, 20 000 tonnes de pétrole en moins par an ont été utiles, 75 000 tonnes de dioxyde de carbone en moins dans l’atmosphère et 160 millions d’euros (240 millions de dollars) d’économie réalisée depuis le début de l’aventure en 1990.
Nicola Rivest sera à Chambly au mois de février pour vanter les mérites de ce mode de fonctionnement à la Ville et aux entreprises intéressées.