Sur la route de Memphis

Adam Karch a remporté l’International Blues Challenge. Le Richelois figure parmi les meilleurs joueurs de blues de la planète!

Avant le mois de janvier, Adam Karch n’était jamais allé à Memphis, capitale du blues. Le mal est réparé pour ce guitariste de Richelieu, qui a remporté l’International Blues Challenge deux semaines auparavant! « Cette ville représente une racine pour moi. C’est là qu’est né le blues. J’ai pu jouer dans les clubs de Beale Street où se sont produits des légendes comme Jerry Lee Lewis ou encore B.B. King! »

« Je joue avec mon pouce, les autres doigts s’occupent des accords. Enfin, ma paume frappe la guitare et cela sonne comme un drum. » – Adam Karch

Pour participer à cette « compétition », l’artiste de 44 ans a dû passer par des qualifications provinciales. « Ce challenge regroupe les meilleurs joueurs de blues par province ou État américain et canadien, explique-t-il. J’ai gagné la compétition à Montréal, contre quatre rivaux, avant de disputer la finale québécoise à Trois-Rivières. J’ai ainsi pu affronter 174 autres guitaristes, parmi les meilleurs du monde, ce 24 janvier. »

Face au jury, composé d’agents et d’artistes, Adam Karch a dû passer plusieurs tours pour se hisser en finale et affronter cinq autres joueurs. « Les réactions de la foule comptaient beaucoup, assure le Richelois. Nous devions jouer un set de vingt minutes. J’ai gardé les quatre mêmes chansons pour le quart et la demi-finale. Je rentrais le soir à l’hôtel et je recevais par mail la décision des juges pour savoir si j’étais qualifié. » Pour convaincre, Adam Karch composait d’abord un titre original, Little Black Dress, avant d’enchaîner avec deux chansons de Robert Johnson, un des artistes les plus influents du blues, pour finir par une surprenante reprise du tube disco Stayin’ Alive, des Bee Gees. « Quand on décortique cette chanson, on ressent énormément de blues, poursuit l’artiste. Les Bee Gees ont ajouté énormément de production et de voix, mais en creusant un peu, on s’aperçoit que le refrain est essentiellement composé de gammes de blues. Beaucoup de chansons mondialement connues ont pour base le blues. »

Une technique particulière

Le jour de la finale, le Québécois a pu démontrer l’efficacité de sa technique devant 700 personnes. « Je joue de façon énergétique, explique-t-il. Je joue avec mon pouce, les autres doigts s’occupent des accords. Enfin, ma paume frappe la guitare et cela sonne comme un drum. Peu de monde joue de manière aussi complète. Cela m’a beaucoup aidé pour faire la différence face à mes rivaux. Aussi, le fait d’être inconnu aux États-Unis a apporté un effet de surprise. »

Désormais reconnu dans ce domaine, Adam Karch reçoit des offres du milieu alors qu’il est sur le point de sortir son sixième album. « Beaucoup de personnes de Nashville veulent travailler avec moi. Certains ont écrit pour Conway Twitty. Pour le moment, je finalise mon album acoustique son et voix, qui s’appelle Some Awkward Country Ahead, qui parle de la société américaine et sur lequel j’évoque les deux dernières années écoulées et sur le fait de ne pas trop savoir où nous allons. Il mélange des messages d’espoir, d’amour et de fiction. Ce sera un avant-goût de mon prochain passage à Chambly lors du Festival de blues! »