Soigner le parc HLM
Une entente avec le gouvernement fédéral permettrait de rénover le parc HLM prochainement. La Fédération des locataires d’habitations à loyers modiques du Québec pointe la situation à Chambly, au grand étonnement de la directrice de l’Office municipal d’habitation Catherine Fontaine.
Les données sont claires. Le bâtiment HLM situé au 30, rue Lafontaine à Chambly est sanctionné d’une cote E, soit la pire, avec des travaux estimés à près de 600 000 $. « La cote E signifie que le bâtiment a été clairement laissé à l’abandon, précise Robert Pilon, coordonnateur de la Fédération des locataires d’habitations à loyers modiques du Québec (FLHLMQ). Les travaux doivent être majeurs. »
Le bâtiment n’est pas le seul dans ce cas puisque les habitations situées au 1 et au 7 de la place Albani, aux 1314, 1331 et 1333 de la rue Barré ainsi qu’au 2345, avenue Bourgogne sont notées d’un peu glorieux D. « Ce sont les chiffres de la Société d’habitation du Québec, qui les a publiés, poursuit Robert Pilon. Une entente avec le gouvernement fédéral permettra de bénéficier d’une enveloppe de plus de 2 milliards pour amorcer un programme de rénovation. Et nous insistons sur le fait que l’on veut d’abord que les offices municipaux d’habitation s’attèlent à réparer plutôt que de créer de nouveaux logements. » À Chambly, 63,6 % des logements HLM sont considérés en mauvais état, selon ces chiffres datant de mars 2022.
Rencontrée au 30, rue Lafontaine, siège de l’Office municipal d’habitation, la directrice Catherine Fontaine marque son étonnement. « C’est vraiment surprenant, car nous prenons soin de répertorier chaque défaut dans les logements ou les parties communes. Je suis d’accord pour dire que tout n’est pas parfait, mais notre cadre de vie est vraiment confortable. Cela fait quatre ans que je suis ici et nous avons déjà refait les cages d’escaliers et installé de nouveaux tapis, même si les anciens n’étaient pas particulièrement endommagés. Nous inspectons les logements annuellement pour observer s’il subsiste une anomalie non détectée. »
Un délai selon l’urgence
Les couloirs, les toilettes communes et la salle communautaire sont en très bon état. Les logements des usagers sont tout aussi soignés. « Lorsqu’une tâche est importante, on reçoit le financement assez rapidement, poursuit Catherine Fontaine. Il est vrai qu’il peut y avoir plus d’attente dans d’autres domaines. Par exemple, cela fait plusieurs mois que j’attendais les fonds pour améliorer le stationnement d’un bâtiment sur la rue Barré. Ce sera chose faite durant le printemps! »
» C’est vraiment surprenant, car nous prenons soin de répertorier chaque défaut dans les logements ou les parties communes. » – Catherine Fontaine
Robert Pilon est vigilant concernant le parc HLM au Québec. Depuis 30 ans, il s’investit au sein de la FLHLMQ. « Lorsque nous constatons des édifices ne respectant pas les normes, nous n’en voulons pas aux offices municipaux. Ce sont plutôt les financements qui sont longs à arriver. Certaines situations demandent une intervention urgente et si l’argent n’est pas attribué, un dommage qui représentait quelques centaines de dollars peut se transformer en quelque chose de plus grave. »
La crise du logement et l’inflation pourraient donner un rôle majeur aux HLM au Québec. D’ailleurs, la liste d’attente serait plutôt longue pour en bénéficier. « Ce sont 38 000 ménages qui en espèrent un dans la province », regrette Robert Pilon. L’Office municipal d’habitation de Chambly en compte plus de 50 pour ses logements. « Lorsqu’on ne peut pas satisfaire une personne, on fait le nécessaire pour l’aider, conclut Catherine Fontaine. On regarde les besoins de la personne et on cherche avec elle. »