La maman de l’olympienne Jacqueline Simoneau s’investit sans compter
Lynda South-Simoneau, mère de l’athlète olympique Jacqueline Simoneau, qui a grandi à Chambly, raconte le parcours d’un parent dont l’enfant fait partie de l’élite sportive.
Mme South-Simoneau est désormais une habituée des JO. Après ceux de Rio et de Tokyo, les Jeux de Paris sont les troisièmes de sa fille en nage artistique.
Quatre semaines après avoir mis au monde Jacqueline, Lynda s’était offert le cadeau d’un voyage à la Barbade. C’est là que la nageuse olympique a vécu son baptême de l’eau. « Elle a été un bébé dans l’eau. Toute petite, elle adorait l’eau. Si elle était stressée ou anxieuse, elle était heureuse dans le bain ou la douche », décrit la mère de famille.
Elle se souvient de sa fille, assise sur le divan à Chambly, tout juste avant d’entrer à la maternelle. « Elle m’a dit » Maman, je vais aller aux Olympiques un jour » ». Elle ne savait pas encore quelle en serait la discipline à ce moment. Jacqueline a essayé plusieurs sports, notamment le soccer et le karaté. « Quand elle a essayé le plongeon, on sentait que l’on s’approchait. C’est quand elle a fait de la nage synchronisée que ça s’est précisé », établit Mme South-Simoneau, qui n’avait pourtant pas de piscine à son domicile.
Pas d’hymne national
Dès son jeune âge, Jacqueline démontre des habiletés corporelles décelables. C’est lors d’une compétition en Grèce, au début de l’adolescence, que les choses deviennent sérieuses pour l’athlète. « Habituellement, le Canada ne se qualifie pas pour le podium. Elle a alors gagné en solo », raconte Mme South-Simoneau. Elle souligne que les attentes étaient si basses envers le Canada que l’hymne national du pays, entendu lorsqu’un athlète foule le podium, n’était pas présent. « Il a fallu que l’on brûle l’hymne national sur un disque compact et que l’on revienne pour qu’elle fasse son podium », explique en riant la maman.
Pour Jacqueline, ce destin était clair. « Je pense que dans sa tête, elle a toujours su que ça arriverait. Vers l’âge de 16 ans, en équipe nationale, j’ai réalisé qu’on la verrait peut-être nager, un jour, sous les anneaux », relate la maman.
D’après un rapport de Sciences du sport Canada, il faudrait un minimum de 10 ans et de 10 000 heures d’entraînement aux athlètes de talent pour atteindre le niveau de compétition le plus élevé. Cela équivaut à trois heures d’entraînement ou de compétition par jour. « On a investi du temps. C’est un choix à faire. Je n’utilise pas le mot » sacrifice ». Avec son désir, on voulait lui offrir l’opportunité d’atteindre ses objectifs », soutient Mme South-Simoneau.
Fabriquer des maillots
Le coût associé au sport d’élite est élevé afin que l’athlète puisse développer son plein potentiel. « C’est certain que j’ai appris à faire des maillots », confie Mme South-Simoneau. Acheter un maillot de base et le rehausser de paillettes a fait partie de l’exercice. « Tu sauves où tu peux, mentionne la mère, qui n’a pas calculé les heures d’engagement. C’est un investissement que de mettre du temps dans ce qu’aime ton enfant. Ça apporte beaucoup à sa vie. »
Témoin sur place
Lynda South-Simoneau était présente sur place aux Jeux de Rio. En raison de la COVID-19, il n’était pas possible d’assister aux Jeux de Tokyo. Après avoir parlé au journal, elle quittait vers Paris. Elle a assisté au volet en duo de Jacqueline. « C’est très touchant de la voir si passionnée. C’est dans son sang. Ce sont des moments de fierté de voir ça », exprime-t-elle.
Malgré l’habitude des Jeux, la mère demeure à fleur de peau. « Chaque fois, j’ai la chair de poule. Elle est maintenant plus mature, mais c’est comme si c’était la première fois », termine Lynda South-Simoneau.
Résultats olympiques
Jacqueline Simoneau a terminé au sixième rang en nage artistique lors de l’épreuve en équipe et au neuvième rang lors de l’épreuve en duo.
L’épreuve en équipe s’échelonnait sur trois jours, du 5 au 7 août. L’équipe canadienne était au septième rang après le programme technique, au cinquième rang après le programme libre et a chuté d’un rang à l’issue du programme acrobatique. Ses 859.2229 points lui ont procuré le sixième échelon, à 136.9160 des Chinoises, dominantes, qui ont gagné l’or. Les États-Unis et l’Espagne ont respectivement complété le podium.
La nageuse a ensuite terminé neuvième en duo avec son binôme Audrey Lamothe. Elles étaient quinzièmes après le programme technique. Elles ont fini au troisième rang lors du programme libre. La Chine, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas ont remporté les médailles.
Rappelons que l’athlète de 27 ans avait quitté la retraite afin de participer à ses troisièmes Jeux.
Commanditer les parents
Molson a lancé une initiative spécialement pour les Jeux de Paris. L’entreprise a commandité un groupe de personnes habituellement en coulisses, soit les parents des athlètes d’Équipe Canada.
Neuf parents d’athlètes d’Équipe Canada, dont Lynda South-Simoneau, sont mis de l’avant avec des commandites. Un traitement généralement destiné à leurs enfants. On leur a offert des avantages réservés habituellement aux athlètes professionnels, incluant des contrats rémunérés, un rôle principal dans une publicité, le suivi de leur parcours à Paris sur les réseaux sociaux de Molson. « On veut rendre l’honneur qui revient à cet entourage si important pour les sportifs, de l’enfance à la professionnalisation. On souhaite les mettre en lumière », affirme une porte-parole chez Molson.