Serge Allaire : « Une cause noble »

Serge Allaire aide son prochain depuis des décennies. Ses initiatives et projets ont permis de développer plusieurs programmes d’aide aux plus démunis, sans aucune distinction.

La liste est longue. Médailles, certificats, citations et autres décorations témoignent du poids de Serge Allaire dans la communauté de Chambly. Mais l’homme âgé aujourd’hui de 75 ans assure que cela ne l’a pas changé. « Je ne dois rien à personne, c’est important pour moi. Un jour, j’étais cité pour la Médaille du Lieutenant-gouverneur. On m’a fait comprendre qu’il fallait venir en costume-cravate. J’ai dit » Non, et je viendrai avec un bandeau sur la tête. Si vous ne voulez pas que je vienne comme cela, eh bien, je ne viendrai pas. Qui que ce soit en face de moi, je ne changerai pas. Et je ne me sens supérieur à personne. »

« J’ai commencé à aider les gens en 1967 lorsque j’ai vu la souffrance chez certains proches. » – Serge Allaire

Pantalon camouflage militaire, veste amérindienne à franges, bandeau et collier amérindien. Serge Allaire se distingue par son look qui lui tient particulièrement à cœur. « Je ne connais pas la mode. Je ne connais que ma mode. Sur ma veste, mon cordonnier a installé des poils de coyote. Mon grand-oncle était Huron. Il m’a montré ses affaires quand j’étais petit. Je regardais aussi Rintintin à la télévision. On y voyait beaucoup d’Amérindiens. »

L’engagement bénévole est l’essence même de son quotidien depuis des dizaines d’années. Serge Allaire a monté bon nombre de projets, dont la fondation du centre communautaire Aux sources du Bassin de Chambly en 2005. On retient particulièrement l’initiative « J’ai faim à tous les jours », lancée en 2000, et qui permet encore aujourd’hui à des enfants démunis de pouvoir manger à leur faim à l’école. L’organisme Posa/Source des Monts a repris le flambeau. « L’objectif est qu’ils puissent manger un repas chaud par jour, souligne-t-il. L’opération a tellement bien marché qu’elle s’est répandue à travers 36 écoles dans 20 villes grâce au bouche-à-oreille! »

La force de Serge Allaire se trouve aussi dans sa capacité à récolter des fonds. « Les gens peuvent être généreux. J’ai déjà récupéré 5 000 $ en quatre jours dans un IGA. Pour une autre opération, un gérant de McDonald’s m’a demandé pourquoi il favoriserait mon association plutôt qu’une autre. Je lui ai répondu que je m’engageais bénévolement pour une cause noble. Il n’en revenait pas que je puisse m’investir autant bénévolement. »

Marié depuis 53 ans, Serge Allaire partage beaucoup de choses avec sa femme. D’ailleurs, le couple est famille d’accueil depuis 28 ans pour des gens souffrant de troubles du comportement. « On les a pris car il n’y a pas de place ailleurs. J’ai commencé à aider les gens en 1967 lorsque j’ai vu la souffrance chez certains proches. Dès que j’ai pu, je me suis investi. À 18-19 ans, j’aidais déjà des jeunes en difficulté. Je réparais des jouets pour les enfants ou bien je cognais aux portes de Lachute, dont je suis originaire, pour récupérer des meubles pour les plus démunis. De mon côté, la vie a toujours été belle avec moi. »

Après une vie à aider son prochain, quel regard porte Serge Allaire sur son parcours? « Je suis fier de mes réalisations. Les Québécois ont souvent peur de parler de leurs succès. Moi, je me fous de ce que pensent les autres. Je dis toujours la vérité. C’est une grande satisfaction de savoir que j’ai aidé des centaines, voire des milliers de personnes. Ma récompense est aussi de voir des gens venir me remercier. »