Semaine nationale des journaux : enseignant même après les heures

Dans le cadre de la Semaine nationale des journaux, nous nous sommes entretenus avec le Chamblyen Michaël Monnier, enseignant universitaire en journalisme. 

La Semaine nationale des journaux se déroule du 5 au 11 octobre. Michaël Monnier travaille en journalisme de façon indépendante. Le Chamblyen a notamment exercé ce métier pour le groupe M6, en France. Il enseigne le cours Atelier salle de presse, à l’Université de Montréal, et est également superviseur des stages du diplôme d’études supérieures spécialisées en journalisme.

Dans son cours, les étudiants sont encadrés dans la réalisation d’un reportage de fond sur le terrain. Cet exercice représente l’occasion pour les étudiants d’explorer différentes pratiques de journalisme, comme le photojournalisme, le journalisme vidéo, BD et autres formats numériques. Si de nouvelles cohortes défilent à chaque saison, il n’en oublie pas les anciennes pour autant.

« Je tisse avec eux un lien de confrère dans le métier, dans le sens que ce n’est pas juste un professeur en autorité. C’est un lien professionnel, parfois amical », décrit-il à titre de lien.

Un lien qui se prolonge

Ce lien, il se prolonge après la diplomation. « Je leur dis que je ne suis pas là que pour une session. Je suis là pour les suivre et garder contact avec eux. Je peux les aider s’ils ont des questions en éthique journalistique ou sur un problème dans la rédaction, et les aider sur le long terme pour de l’emploi », indique M. Monnier. Il consacre du temps qu’il ne serait pas obligé d’offrir. « C’est essentiel de les accompagner en débutant pour leur permettre de mettre à profit réellement leurs compétences et connaissances acquises, et de leur offrir surtout la possibilité de pratiquer et devenir journaliste professionnel. Ça me fait toujours plaisir de les aider et de les amener à progresser dans leur carrière », considère l’enseignant.

Il se fait un point d’honneur de garder le contact avec ses étudiants. « Je ne peux pas leur apprendre des choses en cours et, derrière, les laisser partir en leur disant  »Maintenant, débrouille-toi ». »

Pas qu’un numéro

Cette façon de faire dénote que l’élève n’est pas qu’un numéro, parmi tant d’autres, sur un banc d’école. « Je pense qu’ils se sentent valorisés et qu’ils peuvent avoir confiance. Ça leur donne une vision du métier qui n’est pas froide et désincarnée. »

Chaque année, Michaël Monnier organise une rencontre à l’université, dans son département. Tous ses étudiants, anciens comme actuels, sont invités à se réunir et à réseauter.

Placer tout le monde

Le professeur gravite autour du milieu journalistique depuis une vingtaine d’années. Il supervise les stages depuis près de quatre ans. Il mentionne s’être développé un vaste réseau ici, en Europe, ainsi qu’aux États-Unis. Il indique ne pas avoir de difficulté à trouver des stages à ses étudiants. « Je dis à mes étudiants que s’ils savent choisir ce qu’ils veulent, arrêtez de postuler de partout et soyez force de proposition. Ne faites pas de détour pour rien », encourage M. Monnier.

Il priorise avant tout le Québec, et la francophonie canadienne. « Je leur dis d’aller sur le terrain, parler à du monde. Je privilégie le Québec, la région, le journalisme local ou servir la francophonie pancanadienne. »

Michaël Monnier est aussi journaliste en dessin. Il utilise l’un de ses autoportraits à titre représentatif. « Je ne suis pas journaliste et/ou enseignant et/ou directeur de stage conventionnel. Je ne m’habille pas en costume et cravate. Je donne mes cours avec ma casquette et mes hoodies. Je suis quelqu’un de proche du monde », complète-t-il.