Secteur sud de la carrière: Des citoyens exigent une compensation

ZONAGE. Des citoyens de Carignan qui possèdent des terrains dans le secteur sud de la carrière exigent des compensations de la Ville si elle décide d’identifier ce secteur comme un milieu naturel, car cela les empêchera de construire.

Ces citoyens soutiennent que ces milieux humides sont le résultat de problèmes d’infrastructures.

«Les fossés qui ne sont pas entretenus dans l’ensemble du secteur et autour de la piste cyclable sont une des causes de la création de ces milieux humides. De plus, depuis que la Ville a passé les égouts et les aqueducs au début des années 2000 en ouvrant le boisé, c’est rendu humide. Ce ne sont pas des causes naturelles, mais humaines», affirme Louis Caron, qui est copropriétaire d’une dizaine de terrains dans le secteur.

«La piste cyclable qui a été construite à la fin des années 1990 bloquait le drainage alors la Ville a installé des tuyaux pour que ça s’égoutte, mais ça n’a pas fait le travail et ça créé un milieu humide», renchérit Luc Desourdy, dont la compagnie, Gestion Desourdy, possède 2 millions de pieds carrés sur ce territoire.

Le maire de Carignan, René Fournier, n’a pas voulu se prononcer sur les causes de la création des milieux humides avant qu’elles soient vérifiées par des experts.

Racheter les terrains?

Louis Caron, suggère que la Ville rachète les terrains si elle désire protéger ces milieux humides plutôt que d’empêcher les propriétaires de construire. Le montant exigé pour compenser la perte de ces terrains sera toutefois assez élevé, selon M. Caron.

«Depuis 2013, la valeur foncière a plus que doublé. Nous avons acheté les terrains à un prix élevé et nous payons actuellement le double de taxes dans le but de développer. Nous ne voulons pas perdre la valeur actuelle des terrains», soutient-il.

Pour sa part, Luc Desourdy évalue que pour un million de pieds carrés, il perdra 6 millions de dollars s’il ne peut pas construire et c’est pourquoi il exige que la Ville paie ce montant si elle achète ces terrains.

Néanmoins, Louis Caron juge que la Ville se retrouve désavantagée en voulant protéger ce secteur.

« Il y a 200 terrains et leur valeur foncière s’ils étaient développés dépasserait les 50 millions de dollars. La Ville est perdante. Elle veut offrir des services, mais elle crache sur ce montant. De plus, le développement se ferait d’ici cinq ans», indique-t-il.

Sur ce point, le maire affirme que l’argent n’est pas le seul élément à considérer. «Pour le bien de la population, nous devons tout considérer. Nous devons calculer si les bienfaits environnementaux prédominent sur les bienfaits des taxes», conclut-il.

La Ville prévoit réaliser une étude et présenter les différents scénarios possibles à la population.