Sainte-Angèle-de-Monnoir : la tradition se poursuit pour la parade de la fête nationale
Gabriel Desrochers a pris la relève afin que se poursuive une tradition vieille de plus de 25 ans à Sainte-Angèle-de-Monnoir, le défilé de la fête nationale du Québec.
Gabriel Desrochers est arrivé à l’âge de 12 ans à Sainte-Angèle-de-Monnoir. « Chaque année, je voyais la parade. L’inspiration derrière la fabrication des chars allégoriques, c’était impressionnant », se souvient l’homme de 33 ans.
C’est Phillipe Bellavance qui organisait, depuis presque trois décennies, le défilé de la fête nationale. À 80 ans, l’homme avait assez donné. « Il s’investissait énormément. Ça prenait beaucoup de temps dans sa vie et il commençait à trouver ça difficile. Il ne voulait plus la faire. J’avais su, à travers la ville, que si personne ne la reprenait, c’était fini, qu’il n’y en aurait plus », mentionne Gabriel Desrochers. L’Angèloirien n’allait pas laisser disparaître ce rendez-vous annuel. Il s’est désigné volontaire pour reprendre le flambeau. « J’avais ça à coeur, c’est important. D’autres villages autour en avaient, des parades. Depuis la COVID, il n’y a plus rien », remarque-t-il.
Une transition dans le temps
La transition s’est entamée lors de la fête nationale de 2023. En 2024, Gabriel Desrochers l’a préparée seul pour une première fois, mais avec Philippe Bellavance toujours « pas loin ».
Cette année, il a pris du galon. Entre sa jeune entreprise de planchers de béton et ses enfants, âgés de trois et cinq ans, l’entrepreneur développe ses habiletés organisationnelles pour mener à terme le projet.
Suivre la cadence
Familles, associations sportives, organismes communautaires, membres de la communauté et entreprises forment le cortège. Une heure est allouée pour le défilé, qui effectue un quadrilatère sur une distance approximative de deux kilomètres. Gabriel Desrochers coordonne le tout afin de respecter cette plage horaire. « On ne roule pas vite, mais il ne faut pas arrêter pour ne pas que le rythme diminue », convient-il.
Mais où est le curé?
Certains imprévus surviennent toutefois. L’an dernier, le trentenaire affirme que trois véhicules lui ont fait faux bond sans avertir.
« Les véhicules qui transportaient les élus ne se sont pas présentés. Il fallait que je cours, fasse des téléphones dans les dernières cinq minutes pour trouver une décapotable », raconte l’organisateur.
La parade doit « décoller » à 19 h. Une figure notoire manquait cependant à l’appel. « On ne trouvait plus monsieur le curé! Pas capable de le joindre. On a envoyé trois ou quatre personnes dans le village pour essayer de le trouver », indique Gabriel Desrochers. Lorsque l’homme de foi a été localisé, la parade était en branle depuis une quinzaine de minutes. « Il était au parc et saluait la population. C’est correct, il faisait ses p’tites affaires », dit en riant Gabriel Desrochers.
Ça ne passera pas
M. Desrochers « apprend sur le tas ». Il assimile encore certaines notions. L’an dernier, l’oubli du retrait des dos d’âne devant l’école a compromis l’événement. Des tracteurs ne sont pas confectionnés pour les franchir. « Ils sont bien bas et frottent à terre. Ils ne passent pas là-dessus », soutient-il. Un employé municipal a dû les retirer d’urgence, à la dernière minute.
Il en allait de même pour des poteaux routiers qui incitent les automobilistes à ralentir en plein coeur de la rue. « La parade passe au milieu. Le défilé est parti et on espérait qu’il (employé municipal) ait le temps de les enlever », exprime-t-il sous le coup du stress.
Un maire heureux
La Ville alloue un budget pour la présence de la fanfare qui précède la parade. Le reste se fait de façon bénévole et sous forme de prêts. Denis Paquin, maire de la Municipalité, se réjouit de cette relève assurée. « On est très heureux et c’est unanime dans le village, moi y compris », confirme-t-il.
Gabriel Desrochers est ambitieux quand il considère la parade. « J’aimerais que ça grossisse et, qu’au fil du temps, d’autres personnes s’impliquent avec moi. Je voudrais que ça devienne un incontournable dans le région », souhaite-t-il. Il voit en cette occasion un prétexte pour s’unir en famille. « C’est le moment de se rassembler. C’est comme une grosse fête de voisins dans laquelle on souligne le Québec, nos racines », termine-t-il.