Saint-Mathias-sur-Richelieu : un projet agricole pour tous
Un couple de Mathiassois cultive biologiquement des légumes. Après sept ans d’activité, il songe à en faire une coopérative de solidarité.
L’histoire de Dean Curry et Karine Potvin a commencé loin de Saint-Mathias-sur-Richelieu. Très loin même. Il faut remonter près d’une dizaine d’années auparavant, sur les bords de mer de la Thaïlande, alors que les deux protagonistes, qui ne se connaissaient pas, étaient moniteurs de plongée sous-marine.
Anglais d’origine, Dean Curry explique son choix. « Je voulais quitter la banlieue de Londres. J’étais menuisier et j’en avais assez de la météo déprimante de l’Angleterre. Aussi, je voulais changer d’un travail de 9 h à 17 h. Je suis donc parti à l’aventure pendant quatre ans en Asie, où j’ai fini par rencontrer Karine. »
Dès lors, le jeune couple décide de revenir au Canada, plus précisément à Otterburn Park. « La famille me manquait, confie Karine Potvin. Dean a décidé de me suivre, car il rêvait d’aventure et avait une vision assez romantique du Canada. D’ailleurs, en arrivant en Montérégie, il m’a demandé si l’on pouvait aller voir les Rocheuses en voiture (rires)! »
Arrivé en Montérégie, Dean Curry se lance dans la culture. « J’ai commencé dans plusieurs jardins. Ensuite, l’occasion s’est présentée de racheter des terres sur une ferme laitière, à Saint-Mathias-sur-Richelieu en 2017, et la superficie de récolte s’est développée au fil des années, poursuit le maraîcher. J’ai rapidement pu en faire un salaire annuel en travaillant en conséquence. J’ai assez de folie pour me lancer dans ce projet, mais je suis assez raisonné pour en faire un modèle d’affaires. »
Prête à l’aider, Karine Potvin a aussi assuré une partie des finances du ménage. « J’ai conservé mon emploi de consultante en intelligence de la donnée. Ensemble, nous avons voulu créer ce retour à la terre avec une culture biologique. »
Reconversion
En bout de ligne, l’exploitation, baptisée « Havre vert biologique », propose plusieurs variétés de légumes qu’elle vend sous forme de paniers. « On a beaucoup investi dans l’irrigation et les protections du froid, ce qui nous permet d’étendre la saison jusqu’en décembre, assure Dean Curry. On propose jusqu’à 40 variétés de légumes. Je possède désormais un travail sans horaire particulier où je m’épanouis. Je pense qu’il faut prendre des risques dans la vie pour obtenir ce que l’on souhaite. »
Après sept ans de travail, le couple songe à l’avenir. « On recherche deux maraîchers supplémentaires pour aider à entretenir les champs, glisse Karine Potvin. Ensuite, on prendra notre retraite en essayant de faire de ce lieu une coopérative solidaire où les membres seront les propriétaires. La réussite de ce projet dépendra des personnes que nous croiserons. »
