Saint-Mathias-sur-Richelieu : problèmes de loyer
Sylvain et Carl Lalancette ont vécu des moments difficiles, récemment, avec un locataire mauvais payeur à Saint-Mathias-sur-Richelieu. Désormais, ils ont modifié leur offre de location pour proposer un loyer plus abordable.
Sylvain Lalancette montre son cellulaire avec l’annonce de son bien à louer à l’écran. Avec le pouce, il défile la cinquantaine de candidatures de locataires potentiels pour occuper la maison de son grand-père, qu’il a rachetée avec son frère Carl l’année dernière.
« Ils n’ont payé que deux mois entre juillet et mars. » – Sylvain Lalancette
Mais le propriétaire reste méfiant devant ces candidatures. Et pour cause, les relations étaient compliquées avec les derniers locataires, expulsés de la maison de Saint-Mathias-sur-Richelieu le 4 mars dernier. « C’étaient nos premiers occupants depuis que nous avons acheté la maison, mentionne Sylvain Lalancette. On avait mis un mois et demi à tout peindre et à préparer ce semi-meublé. On avait choisi ce jeune couple avec un bébé. Ils ont emménagé fin juillet et dès la première semaine, ils ont allumé un feu à l’extérieur durant la nuit. C’est là que nous avons commencé à avoir des doutes. »
Rapidement, Sylvain Lalancette s’est inquiété quant à la capacité de la famille à assumer le loyer. « Nous avions loué la maison avec sous-sol, garage et un grand terrain pour 2 500 $ par mois. Le premier chèque a rebondi le 12 août. Des promesses de paiement se sont ensuivies, mais c’était compliqué. En bout de ligne, ils n’ont payé que deux mois entre juillet et mars. Le pire est qu’ils ont sous-loué le sous-sol à des gens de leur famille. Au total, ils étaient sept ou huit personnes dans la maison! »
Procédure d’expulsion
Devant ce constat, les frères Lalancette ont entamé la procédure d’expulsion. « On a été convoqués en cour du Tribunal administratif du logement le 17 décembre. L’avis d’expulsion a été prononcé le 20 janvier et le locataire a eu un mois pour en prendre connaissance. Finalement, il a fallu l’intervention d’un huissier pour procéder à l’expulsion en mars. »
Déjà propriétaire d’autres condos, le Mathiassois assure vivre ce genre de mésaventure pour la première fois. « Cela aurait pu être difficilement pire, reprend Sylvain Lalancette. Les locataires ont quand même respecté les murs et les meubles. Il reste que nous avons perdu pas moins de 20 000 $ durant cette période entre les loyers impayés, les frais administratifs et les réparations. Heureusement, nous avons de l’argent pour vivre, car sinon, nous étions à la rue. On a perdu confiance envers le système, car les locataires n’ont pas eu de conséquence par rapport aux dommages qu’ils nous ont causés. »
Néanmoins, le bien est à nouveau en location et la page est tournée. « On a ajusté notre offre de location en enlevant la disponibilité du garage et du sous-sol pour proposer la maison et le terrain à 1 900 $ par mois, poursuit Sylvain Lalancette. On est déficitaires par rapport aux coûts de la maison en tant que propriétaires, mais on souhaite s’assurer que le loyer sera payé. On veut partager cette histoire pour que les autres locataires restent méfiants. Nous allons désormais être plus vigilants lors des enquêtes de crédit et l’avis des anciens propriétaires. »
Situation dans la région
Comment estimer le coût d’un loyer pour son bien immobilier? Yannick Gingras, courtière immobilière dans la région, livre son avis. « Je regarde les biens comparables pour me faire une idée. Il faut savoir aussi que les propriétaires ne font pas ce qu’ils veulent. La loi limite l’augmentation du loyer. Souvent, les propriétaires ajustent le prix selon leurs coûts en termes de construction et de taxes. L’objectif est que le bien puisse se payer seul sans faire nécessairement de profit. Il faut savoir aussi qu’il n’y a pas beaucoup d’offres de location dans la région, surtout pour les maisons. Pour ces dernières, les gens préfèrent les vendre que les louer. »
À Chambly, le manque de biens en location se vérifie aussi. « Lors d’une récente réunion concernant le projet sur le site de l’ancien golf, on parlait du prix des loyers et des logements abordables, pointe Annie Legendre, conseillère municipale. Actuellement, le taux d’inoccupation est de 0,4 %. Cela traduit une forte demande de ces logements, ce qui fait aussi monter leurs prix. Pour parvenir à un équilibre, il faut que le taux d’inoccupation atteigne 7 %. »