Saint-Mathias-sur-Richelieu : des enfants-radars pour inciter à ralentir autour des écoles
La semaine dernière s’est tenue, à l’école Pointe-Olivier de Saint-Mathias-sur-Richelieu, une activité de sensibilisation visant à rappeler l’importance de ralentir et de respecter les limites de vitesse autour des écoles.
Dans le secteur de la cour municipale de Chambly, depuis le 19 novembre 2020, près de 520 constats ont été remis en zone scolaire et près de 220 depuis le début de l’année 2024. « On n’arrête jamais de faire de la prévention. On n’arrivera jamais au risque zéro. Il faut employer tous les outils à notre disposition pour faire en sorte qu’un maximum de gens aient les meilleurs comportements », explique la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent (RIPRSL).
Cette dernière rappelle que l’amende et les points de démérite sont doublés lors d’une infraction commise en zone scolaire. Ce n’est toutefois pas le cas hors des heures d’école.
Une campagne avec du poids
Pour donner du poids à sa campagne, la RIPRSL a utilisé « l’image forte » des « radars vivants », un concept testé quelques fois par d’autres corps policiers.
Concrètement, il s’agit d’un sac à dos, porté par un enfant, qui affiche la vitesse d’une automobile à proximité. Cette vitesse est captée par un cinémomètre et transmise au sac à dos, tel un panneau d’affichage statique. Deux enfants à la fois ont assisté la Régie de police. Un qui saisissait la vitesse à l’aide du bateau capteur et, un peu plus loin, un second qui affichait la vitesse au conducteur.
Secteur ciblé
Le choix de l’école Pointe-Olivier, sur le chemin des Patriotes, n’est pas le fruit du hasard. L’école est installée aux abords d’une voie de circulation provinciale. « Ça prend un endroit où il y a de la circulation qui dépasse juste celle des parents qui déposent leurs enfants à l’école. On souhaitait aller chercher une clientèle qui utilise entre autres le chemin pour aller travailler », cible le corps policier dans sa stratégie de sensibilisation.
Annie-Mélanie Rioux est directrice de l’école. Elle reconnaît le volume élevé de voitures qui passent devant son école, peu visible de la rue. En matière de prévention autour de l’établissement, elle soulève la production d’affiches, les ajustements de signalisation pour rendre fluide la circulation automobile autour de l’école, ainsi que l’ajout de dos d’âne dans l’entrée.
Présent, Sylvain Casavant, maire de la Ville, confirme qu’il entend, de la part de ses concitoyens, que la vitesse autour de l’école est un enjeu. « On a fait plusieurs demandes que le ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec a refusé », indique-t-il. Il fait notamment allusion à un tronçon de 30 km/h en permanence et des traverses piétonnières.
Traverser avec supervision
Près de l’opération de sensibilisation, la mère d’une des fillettes qui participent à cette campagne observe la scène. « C’est très achalandé. Il y a beaucoup de voitures qui passent pour aller travailler. Le matin, il faut surveiller les enfants qui traversent la rue. C’est inquiétant », dit-elle au journal. Elle souhaite aussi voir la vitesse du secteur baisser à 30 km/h. Pour l’instant, elle soutient ne pas être à l’aise de laisser traverser ses enfants sans supervision.