Saint-Césaire : économiser le plastique d’emballage
Emballage Cartier, entreprise d’emballage industriel, se donne pour mission de réduire 500 tonnes de plastique dans les emballages de transport de ses clients d’ici 2030. Une initiative qui demande des valeurs et de l’ingéniosité.
Le plastique est-il un indispensable dans l’emballage pour le transport de marchandise? « Il existe énormément de suremballage, atteste Guillaume Tétreault, spécialiste optimisation et automatisation d’emballage à Emballage Cartier. Ce phénomène existe, car on veut se protéger à tout prix de l’accident durant le transport de marchandises. C’est important, car si de la marchandise est perdue ou abîmée pendant le transport, la crédibilité en prend un coup. Aussi, cela peut amener des preuves pour sécuriser le client. »
Une palette entourée de plusieurs films plastiques, voilà ce que Guillaume Tétreault veut désormais éviter. Pour cela, il travaille dans le laboratoire d’Emballage Cartier afin de trouver de nouvelles façons de faire. « On détermine d’abord si la méthode du client est la meilleure. Si oui, on va essayer de l’optimiser. En utilisant d’autres matériaux, par exemple. Si non, on cherchera une autre option en mettant du carton à la place du plastique. Pour tester l’efficacité de la solution, des analyses sont réalisées en reproduisant les conditions réelles d’un transport. Cela permet de crédibiliser nos processus auprès des clients. On fait le procès des matières plastiques pour un emballage avec une meilleure protection et le moins de matière possible. Mais nous n’avons pas le droit à l’erreur, car si l’on perd de la marchandise à cause d’un emballage insuffisant, on doit tout recommencer. Nous serons donc perdants en termes de coûts et de quantités de plastique utilisées. »
Objectif 500 tonnes
Le but de cette manœuvre est de baisser la consommation de plastique de 500 tonnes d’ici 2030. « Le recyclage dans le monde industriel est plus complexe que de mettre le plastique dans le bac bleu, soutient Nicolas Boulay, vice-président d’Emballage Cartier. Imaginez si nous mettions tout notre plastique utilisé dans les poubelles classiques, ce serait assez mal vu. Ainsi, le défi peut être de recycler, mais c’est surtout pour nous de mettre moins de matière dans le circuit. »
En ce sens, le vice-président assure que les entreprises cherchant un emballage industriel reçoivent positivement cette initiative. « L’écologie est un angle mort dans l’emballage industriel, poursuit-il. Des tonnes d’améliorations sont possibles. Nous devons mettre l’accent sur l’emballage de transport, car il est invisible pour les clients finaux lorsqu’il est distribué. »
Une révolution espérée
L’écologie est au coeur d’Emballage Cartier. Nicolas Boulay assure que le projet est en route depuis quelque temps. « Nous sommes carboneutres depuis 2021. On travaille sur l’économie de plastique depuis trois ans. Cette année, on a déjà économisé 108 tonnes de plastique, ce qui correspond environ à 54 VUS! » L’entreprise estime qu’il est compliqué de déterminer quelle quantité de plastique elle utilise chaque année, car des emballages plastiques à améliorer proviennent des clients eux-mêmes.
L’argument de la prise de conscience environnementale pourrait séduire les clients. Mais aussi la concurrence. « Cela ne nous dérange absolument pas! assure Guillaume Tétreault. Au contraire, si l’on est imités, c’est gagné!
On veut révolutionner le monde du travail. Tout le monde veut réduire le plastique. La production le fait, désormais, la logistique offre une réponse. On est même prêts à aider nos compétiteurs au cas où! »
