Roussillon : un animal de compagnie n’est pas qu’un simple cadeau

La SPCA de Roussillon encourage les foyers à réfléchir avant d’adopter un animal. La période des Fêtes est souvent l’occasion d’accueillir un chat dans la famille. Pour le meilleur, mais aussi pour le pire.

« Nous n’avons pas encore ressenti la période des Fêtes, mais cela ne saurait tarder. » Cette technicienne de la SPCA de Roussillon fait référence à la prochaine affluence d’animaux domestiques sur le point d’arriver dans ses locaux. La faute, bien souvent, à un cadeau de Noël mal évalué.

« On veut que nos animaux quittent le refuge, mais de la bonne manière, car il faut qu’ils fassent partie de la famille. » – Pierre Bourbonnais

« Offrir un animal de manière impulsive pour Noël est une très mauvaise idée, reprend le président, Pierre Bourbonnais. On parle d’un investissement sur dix, voire vingt ans pour un chat! Les familles doivent se préparer à l’adoption, c’est pourquoi il faut un animal adapté au style de vie qui est prôné dans le foyer. En 2024, nous avons recueillis 2 000 chats au total! » Une statistique qui amène le dirigeant de la structure à militer pour une mesure extrême. « Oui, on veut que nos animaux quittent le refuge, mais de la bonne manière, car il faut qu’ils fassent partie de la famille. Nous sommes donc d’avis qu’un permis d’adoption est nécessaire. Plus d’encadrement occasionnerait moins d’abandons. »

Pierre Bourbonnais assure que les familles sont prêtes à tout pour se débarrasser d’un animal de compagnie devenu trop encombrant. « Certaines sont gênées de nous les rendre aussi rapidement, alors elles les abandonnent dans les champs, pensant que ce ne sera qu’un animal de plus pour un fermier. Alors, avant d’adopter, il faut s’assurer que l’animal est compatible. On veut que les gens soient heureux. »

L’humain aussi responsable

Le président de la SPCA espère voir changer les comportements des propriétaires de chats. « Les mentalités s’améliorent, mais pas aussi vite que l’on voudrait, fait remarquer Pierre Bourbonnais. Notre objectif est de responsabiliser les citoyens, car nous, en tant qu’organisme, ne pouvons pas tout faire seuls. »

Agissant sur 37 municipalités, dont Chambly, Carignan et Richelieu, la SPCA de Roussillon assure que le poids de sa mission peut être très pesant. « Entre les errants et ceux qui se baladent, on peut compter environ 10 000 chats dans les rues de Chambly, assure Pierre Bourbonnais. Les gens se plaignent souvent du comportement des chats des voisins ou d’inconnus. En premier lieu, il faut pouvoir identifier la raison de la présence de l’animal dans le jardin. On part souvent de la supposition qu’un chat cherche un abri ou de la nourriture, mais ce sont des suppositions fausses. C’est sûr que si vous lui donnez à manger gratuitement, il va revenir. Les chats ne se rassemblent pas en nombre sur un territoire. Si c’est le cas, c’est qu’un phénomène extérieur agit. De notre côté, nous faisons de la stérilisation pour éviter les comportements agressifs ou sexuels des chats. Concernant les chats sauvages, nous les stérilisons afin qu’ils ne se reproduisent pas et qu’ils continuent leur vie. »

Les chats à l’intérieur

Pour éviter la perte d’un chat, les accidents ou les problèmes de nuisance, la SPCA recommande une chose : « Les chats doivent rester à l’intérieur des maisons, assure le président. Mais la réalité est qu’ils ont le droit de se balader dans les rues tant qu’ils sont identifiables. »

La SPCA voit son territoire d’intervention s’élargir et, par conséquent, elle doit s’agrandir. Cela sera chose faite prochainement, avec l’apparition d’une nouvelle construction à Delson. « Il nous faut 3 M$ par an pour fonctionner, précise Pierre Bourbonnais. La bâtisse devrait être prête pour février, voire mars. Les travaux sont financés essentiellement par les dons, les aides des municipalités ainsi que les frais reliés aux abandons et aux adoptions. Grâce à cette extension, nous serons complets en termes d’occupation des espaces pour les animaux, mais on ne débordera pas comme actuellement. Notre loyer triplera, mais nous aurons davantage de ressources. »