Rougemont : Guy McNicoll, détective ancestral
Guy McNicoll est détective ancestral au sein de la Société d’histoire et de généalogie des Quatre Lieux. Son but est de retrouver les preuves de l’histoire des familles des environs. Le concernant, il a publié un livre sur ses ancêtres écossais.
« Quand je dis aux gens que je suis détective ancestral, au début, ils sourient. Mais rapidement, leur curiosité est piquée et ils s’en souviennent lorsqu’ils ont besoin de moi. » Guy McNicoll s’intéresse à l’histoire du territoire, mais aussi à celle des gens.
« Tout le monde a une belle histoire à raconter. J’ai déjà retrouvé des mères biologiques sur le territoire de la Société d’histoire et de généalogie des Quatre Lieux, qui intègre Rougemont et Saint-Césaire, ainsi qu’ailleurs. »
« Pendant la prohibition, le cidre contenant de l’alcool était fabriqué à Rougemont et le tout était acheminé aux États-Unis. » – Guy McNicoll
Le détective a aussi investi ses efforts pour se renseigner sur sa famille. Il a intégré tout cela dans son livre, L’Odyssée de notre ADN, des Highlands à la Malbaie. « Ce sont des années de travail, explique-t-il. J’ai ainsi pu retracer l’itinéraire de mes ancêtres. Grâce à l’ADN, j’ai pu découvrir que je suis Viking d’origine. Puis, un aïeul a voyagé en Irlande, puis l’Écosse. Finalement, un couple de soldats, car les femmes se battaient aussi à l’époque, est venu au Canada lorsque la Nouvelle-France est tombée. Il fallait sécuriser le Canada. J’ai même retrouvé des lettres du major-général James Wolfe leur étant adressées. Ils ont eu des enfants, qui sont nés un peu partout dans la province, car la vie à cette époque était très difficile. Ils devaient prendre enfants et armes pour aller se battre selon les zones de combat. »
Pour retrouver des éléments aussi précis sur l’histoire de la région et du Québec, Guy McNicoll déniche des preuves irréfutables.
« Depuis les recherches pour l’écriture de mon livre, je sais où chercher. Il faut savoir lire entre les lignes, trouver la bibitte dans un acte de mariage, par exemple, pour tirer une conclusion. Au Québec, on peut remonter jusqu’en 1600 sans problème. Ensuite, on peut remercier les Mormons, qui ont travaillé pour rebaptiser tous leurs ancêtres. Pour cela, ils ont reproduit et numérisé tous les livres que l’on devait chercher dans les presbytères. Tout peut se retrouver désormais sur Internet et c’est gratuit. »
Transmettre les connaissances
S’il possède des astuces pour retrouver des fantômes du passé, Guy McNicoll est prêt à les révéler. Des cours de recherche en généalogie sont dispensés pour les personnes intéressées. « Avant, ce sont surtout des retraités qui se demandaient d’où ils venaient, explique-t-il. Aujourd’hui, on voit des personnes de 30-35 ans qui manifestent de l’intérêt. Mais je les préviens! On devient rapidement addictif à la recherche sur nos ancêtres. Certains me disent même qu’ils n’ont pas dormi de la nuit, car ils avaient trouvé des documents. Il arrive aussi que j’intervienne dans les écoles. Dans ces cas-là, je me mets en kilt pour éveiller la curiosité des enfants. »
Le passionné s’est aussi intéressé à l’histoire de Rougemont. « C’est fascinant, ce qui s’est passé dans les villages à une époque, sourit-il. Dans le secteur, beaucoup de villageois sont partis se battre lors de la guerre de Sécession du côté des fédérés. Pendant la prohibition, le cidre contenant de l’alcool était fabriqué à Rougemont et le tout était acheminé aux États-Unis. »
Les preuves et les conclusions qu’apportent Guy McNicoll vont parfois à contresens de la version officielle. « L’Histoire est mal enseignée à l’école, on essaie de la corriger. On détruit aussi des mythes, parfois. L’histoire peut être belle, mais aussi fausse. »
L’Odyssée de notre ADN, des Highlands à la Malbaie, les Éditions Anonymes, 45 $. Des cours de généalogie sont possibles, au tarif de 90 $ pour les membres de la Société d’histoire et de généalogie des Quatre Lieux, et de 120 $ pour les non-membres. Renseignements : 450 469-2409.