Rougemont : des bases pour développer la ville
La Ville de Rougemont connaît un développement urbain. Mais avant de créer de nouvelles adresses, il faut s’assurer que les services suivent.
Nouvellement élu maire de Rougemont, Benoit Bouthillier reconnaît rapidement les perspectives immobilières présentées à la Ville. « La pression existe. On a donné 75 nouvelles adresses pour l’année à venir. C’est déjà beaucoup pour une municipalité de 2 800 habitants. »
Des projets de promoteurs sont déjà arrivés sur la table des élus. Comme le confirme la conseillère municipale du district 2, Marielle Farley, plusieurs ont été refusés. « On n’avait pas les ressources pour les accueillir. Prenons l’exemple de l’eau. Nous avons trois puits, et c’est une très belle richesse. Nous avons présentement assez d’eau pour tout le monde. Nous avons vécu un bel été, sans restriction majeure à ce sujet, mais on ne veut pas arriver à un point où l’on ouvre le robinet et l’eau ne sort pas par manque. On a vu que c’est arrivé dans certaines municipalités au Québec. Je ne veux pas que nous arrivions à un point où il faut choisir entre les entreprises et les citoyens. »
Néanmoins, la Ville voit des projets se réaliser sur quelques terrains. « Certains promoteurs essaient de dézoner, poursuit-elle. Les gens ne manquent pas d’imagination pour installer un immeuble à appartements sur un petit espace de terrain ou en remplacement d’une maison. Que voulez-vous, c’est l’appât du gain et nous n’y pouvons rien. Le prix d’un terrain peut valoir 200 000 $, voire 300 000 $ alors que cela monte à 500 000 $ pour une maison! De notre côté, nous donnons ce qui est permis. »
Devant cette augmentation de population, Benoit Bouthillier reste prudent. « Intégrer les nouveaux habitants nécessite une vision. Nous devons ainsi créer un plan de développement concernant les écoles et les loisirs. On ne va pas envoyer nos jeunes à Marieville ou à Saint-Césaire. Les gens ont choisi de vivre à Rougemont pour y rester. »
Éviter le gaspillage
Outre les aménagements, le maire rougemontois pense qu’il faudra aussi adapter quelques habitudes. « Nous devons avoir l’eau potable la moins coûteuse dans la MRC de Rouville. Certaines entreprises sont de grandes utilisatrices, mais aussi de grandes payeuses. Il en va de même pour les eaux usées. Ce sera un défi pour nous, lors des prochaines années, de savoir gérer les quantités d’eau. Notre eau est une richesse, mais on la gaspille, car nous en avons beaucoup. C’est comme l’électricité. Nous avons de belles richesses naturelles ici, mais elles ne sont pas renouvelables. En tant qu’ancien agriculteur, je vous confirme que lorsqu’on voit le fond de notre étang, car l’eau s’épuise, on ne dort pas. S’il faut améliorer le réseau, cela ne sera pas pour quatre ans. » Ainsi, l’équipe municipale est prête à agir, d’autant que Benoit Bouthillier, maire, Marielle Farley, Éric Fortin, Mario Raymond et Isabelle Robert, conseillers, sont élus par acclamation. « Il reste encore des résultats électoraux à attendre, prévient le maire. Ce plan sera une priorité, mais on va attendre que tout le monde soit nommé, par respect et pour faire ce travail ensemble. »
