Richelieu : le plan de la ville se dessine
La Ville de Richelieu a lancé sa planification stratégique allant jusqu’à 2029. Pour cela, le maire, Claude Gauthier, compte demander l’avis des citoyens.
Quel sera le visage de Richelieu en 2029? Si la ville aux 5 998 habitants ne compte pas se transformer en profondeur en si peu de temps, Claude Gauthier tient à proposer plusieurs directions à ses citoyens. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait lors d’un récent déjeuner partagé avec plusieurs dizaines d’entre eux pour aussi prendre le pouls. « La dernière planification remonte à 2008, souligne le maire richelois. Il était donc temps de la mettre à jour et pour cela, il me semble important de consulter les résidents régulièrement. On a donc profité de ce moment pour dessiner les grandes lignes de notre vision. Je pense que pouvoir se rencontrer tous les quatre mois pour en parler est un bon moyen de s’assurer du succès de ces discussions. »
« On ne veut pas dénaturer Richelieu. » – Claude Gauthier
La Municipalité affirme que 60 permis de nouvelles résidences ont été attribués entre 2019 et 2023. « Actuellement, notre périmètre est limité, car nous sommes entourés de zones agricoles, poursuit Manuel Bouthillette, directeur général de la Ville. Nous avons encore quelques terrains libres, mais rapidement, des enjeux de hauteur et de mixité vont se manifester. »
Concernant l’immobilier, Claude Gauthier affirme que les projets ne manquent pas. « On voit des promoteurs arriver avec des projets d’immeubles d’appartements, confie-t-il. Mais on ne veut pas dénaturer Richelieu. On ne construira rien du jour au lendemain. Pour le moment, nous travaillons sur la possibilité de construire du logement abordable avec notre comité de logement COLORI. »
Normes à respecter
Dans ce domaine, des discussions sont nécessaires avec la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), comme le souligne la planification. « La CMM prévoit des normes de densification minimales qui doivent être respectées. Le défi sera d’identifier des méthodes de densification dites douces, permettant le respect des critères de la CMM tout en mettant en valeur le caractère distinctif et champêtre de Richelieu. À titre d’exemple, il pourrait être intéressant d’analyser la possibilité d’utiliser le principe de compensation de la densité. On entend par ce principe d’augmenter la densité au-delà du minimum dans certains secteurs plus propices, pour la diminuer dans d’autres secteurs afin de respecter la norme d’ensemble. »
Mobilité durable
L’autre enjeu important dans la vision de Richelieu est le transport. « Nous allons demander une étude sur le trafic afin d’en améliorer la fluidité, avance Claude Gauthier. Il ne faut pas oublier que les routes 112 et 133 ne sont pas à nous, mais au ministère des Transports (MTQ). Nous sommes en discussion, justement, pour voir si l’ajout de lumières pourrait être efficace. On essaie aussi de discuter afin de gagner quelques secondes pour traverser à pied la route 112 à la hauteur du supermarché IGA, mais il y a des normes à respecter et le maximum a été octroyé. De plus, nous allons ajouter des boutons poussoirs à certains carrefours pour nous mettre aux bonnes normes. »
Ainsi, la Ville souhaite adopter une politique de mobilité durable pour décembre 2026. « L’augmentation du volume de circulation, alliée au vieillissement de la population ainsi qu’au principe de développement durable, exige des aménagements conformes aux principes de mobilité durable, affirme la Municipalité. Pour être durable, la mobilité doit être efficace, sécuritaire, pérenne, équitable, intégrée au milieu et compatible avec la santé humaine et les écosystèmes. » Plus tôt dans le temps, le rapport précise qu’une priorité a été mise sur la sécurisation du carrefour entre la route 133, soit le chemin des Patriotes, et la piste cyclable la route des Champs. Une action devrait être posée d’ici le mois d’octobre prochain.
Richelieu, c’est aussi une histoire avec l’un de ses plus anciens symboles, la rivière éponyme. « À l’image de celle-ci, nous avons des secteurs à préserver, poursuit Claude Gauthier. D’ailleurs, nous allons penser à travailler nos entrées de ville pour qu’elles soient encore plus belles. » La planification apporte aussi que malgré la présence de la rivière sur une longue portion du territoire de la ville, il n’existe pas d’accès à celle-ci.
Écofiscalité
Afin de mettre au point la stratégie du développement de la ville, Richelieu vise à créer un service d’urbanisme. « Pour le moment, il est externe, poursuit le maire. Son objectif sera de mettre à jour la réglementation liée à l’urbanisme. Cela prend une bonne équipe municipale pour aller de l’avant, aidée de collaborateurs solides pour mener à bien tous ces projets. »
Richelieu veut aussi se donner les moyens de développer d’autres sources de revenus afin d’alléger la responsabilité de la taxe foncière, principal revenu pour la ville. Pour cela, les élus s’intéressent à appliquer une taxe nommée l’écofiscalité. La Municipalité donne plus de détails à ce sujet : « L’écofiscalité est un ensemble de mesures fiscales visant à limiter les atteintes à l’environnement, en incitant notamment les individus et les entreprises à modifier leurs comportements, soit par des abattements d’impôt ou des exonérations d’impôt, ou encore, par l’imposition de taxes et redevances sur les biens et services pouvant avoir des effets préjudiciables sur l’environnement. On peut penser à une taxe sur les produits jetables ou encore la collecte des résidus ultimes. » Celle-ci pourrait apparaître dès janvier prochain.