Rénovations en lieu patrimonial
Rénover un commerce installé dans un bâtiment patrimonial ajoute au défi du projet. C’est ce qu’ont vécu les propriétaires du FG Chocolatiers de Chambly, Geneviève Leblanc et Frédéric de Villeneuve.
Tous les entrepreneurs ne se qualifiaient par pour réaliser ce genre de travaux, entamés en juin 2022. Les rénovations devaient être réalisées par un entrepreneur détenant la licence appropriée de la Régie du bâtiment du Québec, par un artisan membre du Conseil des métiers d’arts du Québec ou par un restaurateur professionnel employé du Centre de conservation du Québec ou par un restaurateur, en pratique privée, accrédité par l’Association canadienne des restaurateurs professionnels.
C’est la Menuiserie Bachand & fils qui a hérité du contrat. L’entreprise, qui a été suggérée par la MRC, fabrique, à l’aide de méthodes particulières, des portes et des fenêtres en gardant à l’esprit ce qui animait les artisans de génération en génération. « Trouver ces artisans qui font encore ce genre de travaux peut être compliqué. La liste n’est pas longue », convient Frédéric de Villeneuve. « C’est l’un des derniers Mohicans », ajoute, quant à elle, Geneviève Leblanc. Amplifiant le défi, d’autres propriétaires de maisons ancestrales de la MRC attendaient aussi pour avoir accès à ce type de main-d’œuvre rarissime.
Des fenêtres à remplacer
Dans ce contexte de bâtiment patrimonial, la rénovation des fenêtres était un enjeu. Huit fenêtres ont été remplacées sur la portion originale de la maison.
Les travaux ont d’abord commencé par la démolition de l’appartement situé au-dessus, suivie de l’agrandissement des lieux. La structure de la maison a été refaite entièrement, causant des délais. Soumissions, obtention de permis, confection des plans par l’architecte, visites et recommandations de l’ingénieur ont font partie du cycle nécessaire. « Les gars arrivent, démolissent et font » Je ne sais pas où tu t’en vas avec tes plans, mais regarde de quoi ça a l’air » », explique Geneviève Leblanc pour citer quelques impondérables.
Pendant quatre mois, durant les travaux, les copropriétaires ont déménagé tout juste à côté d’où est enracinée la chocolaterie. La production n’a pas cessé durant la transition malgré des ventes qui ont chuté en cette période. « Ce n’était pas facile. Quand ça a été fini, on a eu besoin de petites vacances. La tension a monté et on sentait le stress, mais on s’est bien organisés », avance Mme Leblanc, qui regarde la situation d’un œil positif. « Dès le jour un où nous sommes revenus dans notre local initial, la clientèle est revenue, et c’est reparti aussi bien que ça allait depuis la COVID », assure de son côté M. de Villeneuve.
Aide financière
Ce sont environ 1,5 M$ que le couple a investi dans ces rénovations et en équipement supplémentaire.
Le lieu se qualifiait pour toucher l’enveloppe budgétaire accordée par la MRC de La Vallée-du-Richelieu dans le cadre de son Programme d’aide à la restauration et de préservation de bâtiments patrimoniaux.
À elles seules, les fenêtres patrimoniales représentent un investissement approximatif de 150 000 $. La subvention a couvert 70 % de ce montant. « Tu te dis combien de crèmes glacées dois-je vendre pour rentabiliser ça et est-ce parce que j’ai de belles fenêtres ancestrales qui respectent le patrimoine que je vais vendre plus de crèmes glacées et de chocolat? », met en perspective Geneviève Leblanc.
Au bout du compte, les travaux permettront notamment au personnel d’améliorer sa logistique de travail et ainsi de faciliter la confection du produit de l’entreprise, qui existe depuis plus de 25 ans. « Ce que l’on a fait peut nous permettre d’au moins tripler ce que l’on fait comme chiffre d’affaires », indiquent Geneviève Leblanc et Frédéric de Villeneuve, qui sont propriétaires de la compagnie depuis plus de dix ans.