REM: pas un gain de temps pour tous les usagers

TRAJET. Les promoteurs du Réseau électrique métropolitain (REM) promettent que leur projet engendrera des «gains de temps importants» pour les usagers du transport en commun de la Rive-Sud. Or, des milliers d’entre eux pourraient voir leur parcours s’allo

Plus de 22 000 personnes traversent chaque matin le pont Champlain en autobus vers le terminus Centre-ville. Du côté du CIT Chambly-Richelieu-Carignan, on calcule entre 1500 et 2000 utilisateurs du réseau express qui se rendent au centre-ville de Montréal.

«Il s’agit d’une bonne part modale par rapport au nombre de déplacements pour le réseau», situe le gestionnaire du réseau CIT Chambly-Richelieu-Carignan, David Viannay.

Des gains significatifs?

Selon les documents de la CDPQ Infra, filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, responsable du projet du REM, les usagers de la Rive-Sud gagneront environ 10 minutes par rapport au temps du trajet actuel en autobus. Pour évaluer les gains potentiels, il faut cependant prendre en compte un certain nombre de facteurs, comme le temps pour se rendre aux stations REM et celui pour parvenir à la destination finale une fois débarqué du train.

Selon l’étude d’AECOM, 75% des usagers de la Rive-Sud se rendant à Montréal avec le REM auraient à prendre au moins une correspondance de plus pour se rendre au centre-ville. Les usagers des villes comme Sainte-Julie et Saint-Jean-sur-Richelieu, qui font directement le trajet en autobus jusqu’à Montréal, devront faire un transfert modal à Brossard pour emprunter le REM, ce qui leur causerait un léger retard.

Pour les usagers de Saint-Jean-sur-Richelieu, par exemple, il n’y aura aucun gain de temps notable par rapport au trajet actuel en autobus.

«Il y a encore trop de variables indéterminées. Comme le projet est encore en consultation, c’est difficile d’en prévoir l’impact pour le réseau», précise M. Viannay.

Le CIT Chambly-Richelieu-Carignan devra ajuster son réseau à celui du REM. Si l’on ajoute une correspondance aux utilisateurs de la région, il est difficile pour l’organisme de prévoir le comportement qu’adopteront les usagers.

«Se rendront-ils à la correspondance en voiture? Les gains de temps dépendent de tous ces critères», ajoute le gestionnaire du réseau, qui étudie la situation de près pour s’ajuster au fur et à mesure.

À pied pour prendre le métro

Un tiers des Rive-Sudois se rendant au terminus Centre-ville empruntent ensuite le métro par la station Bonaventure, sur la ligne orange. Actuellement, les usagers ont un accès quasi direct au métro, puisque le terminus d’autobus se trouve juste au-dessus de la station.

Or, le trajet actuel du futur REM ne prévoit pas de connexion directe entre ces deux lieux stratégiques pour le transport en commun. Les usagers seront contraints de marcher de la gare centrale à la station Bonaventure pour prendre le métro, soit environ 200 mètres.

CDPQ Infra explore présentement diverses pistes de solutions afin de faciliter l’accès à cette station et rendre le transfert intermodal plus efficace.

Dans le plan actuel, la gare centrale est la seule connexion avec le métro. Des arrêts aux stations McGill et Édouard-Montpetit (Université de Montréal) pourraient également voir le jour.

Le tracé du REM entre la Rive-Sud et le centre-ville de Montréal est d’environ 15 km et longe le futur pont Champlain et l’autoroute 10. L’antenne Rive-Sud comprendra au moins trois stations, dont deux desservant le Quartier DIX30 et une située dans le secteur du terminus Panama. Une quatrième station située près du stationnement incitatif Chevrier est également envisagée.

Avec la collaboration d’Annabelle Baillargeon.