Relève entrepreneuriale : un intérêt grandissant pour les affaires qui arrive à point
ENTREPREUNARIAT. D’ici 2020, quelque 38 000 entrepreneurs québécois seront confrontés à un choix déchirant, soit de vendre ou de mettre la clé dans la porte. C’est du moins ce qui risque de se produire si les prévisions s’avèrent justes, alors que le Québ
Au cours du même échéancier, environ 98 000 propriétaires d’entreprise voudront passer le flambeau, qui devrait être saisi par quelque 60 000 repreneurs. À Longueuil seulement, au moins 160 des 2025 entreprises du parc industriel seraient préoccupées par leur succession qu’ils espèrent compléter d’ici cinq ans.
Malheureusement, que ce soit par le biais de la relève familiale ou d’une reprise venant de l’extérieur, les entreprises en besoin de successeurs représentent fréquemment des opportunités de reprise décevantes, ce qui rend les choses d’autant plus difficiles.
Afin de limiter les dégâts, il est à espérer que l’intérêt entrepreneurial des jeunes Québécois s’accroisse de manière significative. Pour le moment, force est d’admettre que le rattrapage s’opère, alors qu’une vague d’intérêt pour l’entrepreneuriat déferle enfin au Québec.
Affaire de famille
L’option privilégiée d’un entrepreneur pour l’avenir de sa compagnie est bien souvent la relève familiale, même si bon nombre d’entre eux n’envisagent pas cette avenue.
Les enfants d’entrepreneurs en Montérégie détonnent particulièrement de ceux du reste du Québec. Alors que 34% des enfants de la province issus d’une famille en affaires témoignent d’un intérêt marqué pour le milieu, les successeurs d’entrepreneurs montérégiens ne sont que 19,6% à vouloir suivre le pas, comparativement à 17,5% pour ceux n’ayant pas de liens familiaux avec le secteur.
Législation assouplie
La relève aura au moins l’occasion de profiter d’un assouplissement législatif, gracieuseté du gouvernement du Québec. Jusqu’à cette année, le transfert d’entreprises familiales dans les secteurs manufacturier et primaire n’était pas sujet à un allègement fiscal, ce qui est maintenant le cas depuis le 18 mars.
Valérie Parent estime cependant que l’un des points faibles de l’entrepreneuriat québécois est son manque de culture entrepreneuriale. «Le transfert d’identité et de connaissances entrepreneuriales est pratiquement nul ici.»
Néanmoins, le Québec gruge de plus en plus l’écart qu’il entretient depuis tant d’années face au reste du Canada en matière d’entrepreneuriat. Un engouement qui arrive à point devant les années charnières que s’apprête à vivre le milieu des affaires québécois.
La Montérégie, 1re ou dernière au Québec…
• Trop occupés (1re): 22,3% évoquent le manque de temps pour ne pas se lancer en affaires
• Fierté locale (1re): 82,2% souhaiteraient rester ici s’ils se lançaient en affaires
• Loin des racines (dernière): 19,6% des enfants d’entrepreneurs ont l’intention de se lancer en affaires
• Pas de confiance (dernière): 40% ont une opinion favorable de l’honnêteté des entrepreneurs