Réfugiée depuis un an dans une église : une famille kurde retrouve la liberté

ROUGEMONT. Six réfugiés kurdes s’ajoutent aux 10 000 Syriens accueillis par le Canada depuis le début de l’hiver. La famille Turk, réfugiée depuis un an à l’église Saint-Michel a finalement obtenu son permis de résidence temporaire, la semaine dernière.

«C’est fini! Tout est fini», s’est exclamé les yeux brillants Kamber Turk devant la porte du sous-sol de l’église à l’arrivée du Journal de Chambly.

Le ministre de Citoyenneté, Réfugiés et Immigration du Canada, John McCallum, a annoncé personnellement la bonne nouvelle à la famille par téléphone vers 13h, le 14 janvier. Le député libéral de Shefford, Pierre Breton, était présent lors de l’annonce et se réjouit du dénouement de la situation.

Kamber Turk, son épouse Ceylan, leurs trois filles et son frère Ohran pourront donc jouir à nouveau de leur liberté. La famille estime que la montée de l’Islam représente une menace pour les Kurdes en Turquie, leur pays d’origine, où leur religion, l’alévisme, n’est pas reconnue et où elle aurait été contrainte de vivre dans la peur.

Le permis de résidence temporaire d’une durée de deux ans permettra à la famille de placer une demande pour obtenir sa résidence permanente.

Nouveau gouvernement

Le maire de Rougemont, Alain Brière, a salué le travail du Parti libéral depuis son élection cet automne, qui a selon lui permis d’accélérer les démarches pour régulariser la situation des Turk.

Alors que les troupes de Justin Trudeau font des pieds et des mains pour accueillir 25 000 réfugiés syriens d’ici février, le maire croit que l’arrivée de ce gouvernement aura permis de réactualiser le dossier de la famille kurde de Rougemont afin de le traiter avec plus d’ouverture.

Apprentissage continu

«Le Canada est un pays généreux et rassembleur. Nous sommes heureux que cette histoire se concrétise enfin et nous allons continuer à accompagner la famille», a quant à lui promis Pierre Breton.

La famille a l’intention de poursuivre sa francisation auprès de l’organisme de Solidarité ethnique régionale de la Yamaska (SERY), à Granby.

Si Kamber se sent renaître suite à cette annonce, sa conjointe précise que toutes ces démarches ont été faites pour permettre à leurs filles de rester à Rougemont.

«Notre souci était l’avenir de nos enfants. C’est pour elles que nous avons pris tous ces risques pour rester ici», traduit Maksuni Oerde, ami et interprète pour les membres de la famille, qui ont fait d’énormes progrès en français depuis l’an dernier, mais qui éprouvent encore quelques difficultés à s’exprimer dans la langue de Molière.