Projet sur Michel-Laguë: Des citoyens exigent un nouveau registre

DÉVELOPPEMENT. Plusieurs citoyens se sont présentés au conseil municipal de Chambly le 1er septembre pour s’opposer à nouveau au projet de construction d’une tour d’habitations sur la rue Michel Laguë qui menace l’existence d’un boisé.

Mais les citoyens resteront sur leur appétit, car la Ville a décidé de déposer le certificat du registre malgré leur vive opposition. Celui-ci a été signé le 11 août par 26 personnes alors que 27 signatures étaient nécessaires. Les résidents du secteur ont donc profité de la période de questions pour dénoncer la façon dont celui-ci a été réalisé.

C’est Jeannette Blanchette, qui demeure sur la rue Michel-Laguë en face du boisé menacé, qui s’est présentée la première au micro.

«J’ai loué à cet endroit à cause du boisé. Pourquoi les arbres doivent être coupés? Pourquoi la promotrice ne construit pas ailleurs? Une personne bien placée dans notre édifice nous a dit que nous ne pouvions pas voter, car nous sommes locataires», a-t-elle affirmé.

Le maire suppléant, Serge Gélinas, lui a répondu que la promotrice est en mesure de faire ce qu’elle veut à cet endroit. «Le terrain lui appartient et le projet est conforme à la réglementation. De plus, on nous a dit que 95 % des arbres étaient morts», a-t-il soutenu.

L’ensemble des citoyens a réagi à cette dernière déclaration en affirmant que c’est faux et que le boisé est en santé. Malgré tout, M. Gélinas a repris en insistant sur le fait qu’il est trop tard pour revenir sur le résultat du registre.

 «Le mécanisme a été respecté. La Ville a fait ce qu’elle devait faire. La façon de fonctionner a été établie par le gouvernement. Vous devez aller voir votre député si vous voulez changer le système. Le projet va aller de l’avant parce qu’il y a eu seulement 26 signatures sur les 27 nécessaires. Nous devons suivre le processus tel qu’il a été voté par le législateur», a-t-il déclaré.

Un autre citoyen, Louis Gagnon, a ensuite poursuivi en insistant sur sa déception envers le fait que le conseiller du district concerné, Jean Roy, qui était absent, ne l’a pas aidé à comprendre la réglementation.

«Je voulais que M. Roy m’aide à réaliser une pétition contre ce projet, mais il m’a découragé de la faire. Je ne voulais pas qu’il m’aide contre la promotrice, Suzanne Lareau, mais plutôt pour comprendre les règles», a-t-il indiqué.

En réponse à cette accusation, le conseiller Richard Tétreault, lui a répondu que ce n’était pas la bonne personne à consulter.

«Dans un cas comme ça, je vous suggère d’appeler le service du greffe. Oui, le rôle des conseillers est d’aider les citoyens, mais il y a des limites. Nous ne pouvons pas tout connaître», a-t-il expliqué au citoyen.

Après quelques autres interventions, c’est l’avocat Pascal Cloutier qui a clôturé la période de questions en parlant du moment choisi pour effectuer le registre.

«Ce n’est pas un problème de réglementation, mais de politique. Je vous demande de ne pas déposer le résultat du registre, car vous avez voulu passer un règlement en plein milieu de l’été quand les gens étaient en vacances. Je n’étais pas inclus dans les personnes qui pouvaient signer, mais je sais que je pouvais le demander. Par contre, je ne l’ai pas fait, car j’étais en vacances. Je propose de refaire l’exercice», a-t-il affirmé.

«Je vois très mal l’absence de M. Roy. Je suggère d’annuler le dépôt du résultat du registre ou du moins de le reporter pour que M. Roy soit présent. Les gens qui auraient pu voter étaient absents», a-t-il conclu sous un tonnerre d’applaudissements.

Serge Gélinas lui a répondu de façon ferme qu’il n’y aurait pas un nouveau registre. «C’est comme si un promoteur nous demande de recommencer si les citoyens gagnent. Nous n’avons pas de contrôle sur le dépôt du projet. Nous suivons le processus. C’est au conseil de décider», a-t-il déclaré.