Projet immobilier Lumicité : les Chamblyens consultés de manière écrite

Les citoyens de Chambly ont jusqu’au 10 février pour participer à la consultation publique concernant le projet immobilier en développement sur le site de l’ancienne usine Agrico.

Le projet, dont le promoteur est Lumicité, implique la construction de cinq habitations multifamiliales de 6 étages totalisant 206 logements, et l’aménagement d’un local commercial de restauration sur le terrain (chemin du Canal, lots 2 346 459, 2 346 460 et 5 241 946).

Une consultation moins rétroactive

Le 2 février dernier, à 13h30 se tenait la séance d’information virtuelle à propos du projet, au moyen de l’application Teams. Bien que le lien ait été rendu accessible à tous les citoyens, l’horaire n’a permis qu’à peu d’entre eux de se libérer pour y assister, beaucoup d’autres ayant été retenus au travail. La séance virtuelle s’est ainsi déroulée en présence d’une vingtaine de citoyens puis d’employés de la Ville, tandis qu’aucun élu n’y a participé.

Sans les contraintes sanitaires, l’ensemble du processus consultatif se serait normalement articulé au moyen d’assemblées en présentiel, maximisant les échanges entre citoyens. Or, la formule actuelle ne permet que l’envoi de courriels électroniques expédiés individuellement par les citoyens à la Ville, laissant peu de marge d’échange au sein de la population, ce qu’ont déploré plusieurs Chamblyens.

206
C’est le nombre de logements prévus dans le projet Lumicité

Une façon de déroger au règlement

Rappelons que le projet a été amené à la Ville, et autorisé grâce au règlement sur les projets particuliers de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI), qui permet d’approuver une proposition qui déroge sur un ou plusieurs aspect(s) à la réglementation d’urbanisme, comme c’est le cas ici, notamment en raison du nombre d’étages et du zonage. Mais selon l’urbaniste Frank Durbet, les orientations du plan d’urbanisme sont tout de même respectées par le projet soumis par Lumicité. « Le PPCMOI permet de traiter un projet en particulier, un peu comme un zonage de seulement un petit terrain, en s’assurant de respecter les normes de zonage préétablies dans le restant de la zone ». Autrement dit, le recours au PPCMOI permet au promoteur d’éviter de se soumettre au zonage commercial pour la portion de la zone d’intérêt, et d’en faire une aire résidentielle, tout en maintenant l’application du règlement commercial pour le reste de l’aire de zonage.

À quoi s’attendre

« Le PPCMOI va donc permettre d’avoir un usage résidentiel (…) dans le projet, il va y avoir un local commercial au rez-rez-de-chaussée dans le 5e bâtiment, à l’intersection de la bande du canal et du boulevard de Périgny. On y prévoit un restaurant, et peut-être une crémerie qui seront en opération », amène M. Durbet. Il précise que les personnes semi-retraitées sont désignées comme étant la clientèle visée par le projet de logements, justifiant ainsi l’aménagement d’un parc d’amusement « pour les petits-enfants en visite », et le peu de places de stationnement prévues.

Questionnée par le journal lors de la séance à savoir s’il était question d’un développement du transport en commun dans le secteur, la directrice du service de la planification et du développement du territoire, Sylvie Charest, a répondu qu’ « On est constamment en contact avec (l’organisme public de transport en commun) Exo, et on leur fait part des projets qu’on a parce qu’ils ont un gros impact. Quand on fait de la densification, il est important qu’on ait le transport collectif prêt. En ce moment, oui, ça circule, mais il va y avoir de l’amélioration avec l’arrivée du REM. Exo va offrir des lignes communicantes, et va aussi agrandir ses services sur le territoire. Mais tant que le projet n’est pas concrétisé, il ne faut pas s’attendre à ce qu’Exo ajoute un arrêt d’autobus au coin du canal et du boulevard de Périgny, car le projet est encore trop embryonnaire. N’empêche, on en discute avec Exo et on s’en soucie », promet Mme Charest.

Parmi les inquiétudes des citoyens soulevées lors de la période d’échanges, on relève le souci de conservation d’un minimum d’espace vert, et la rupture perçue entre le projet et le cachet champêtre de Chambly. À ces inquiétudes, M. Durbet a répondu que si le comité consultatif d’urbanisme (CCU) a fini par approuver le projet après ses recommandations, c’est qu’il répondait aux attentes en ce sens de manière appréciable, puisqu’il y aurait assez de verdure conservée, un aménagement de sentiers pédestres naturels à travers le site, la mise en place de jardins et aires de repos, et parce que la brique d’argile avec laquelle les bâtiments seront construits rappellerait la signature de Chambly.

Ressources pour les citoyens

Selon ce qu’affirment les employés de la Ville, il sera possible au cours des prochains jours de consulter, sur le site de la Ville de Chambly, l’ensemble des questions posées par les citoyens lors de la séance, accompagnées des réponses qu’ils n’ont pour la plupart pu obtenir lors des échanges.

Pour participer à la consultation publique écrite, il est impératif de faire parvenir ses commentaires ou questions relativement au projet par courriel, avant le 10 février, à l’adresse suivante: nancy.poirier@ville.chambly.qc.ca

Question aux lecteurs :

Que pensez-vous du fait de tenir la consultation publique de manière « écrite »?