Projet de loi C-18 : la riposte de la Montérégie

Face à la société Meta, la réaction canadienne a créé un mouvement d’ampleur dans la Vallée-du-Richelieu. La plupart des villes et des organismes de la région ont choisi de boycotter leur réseau social.

La lutte d’influence est engagée. Après le refus de Meta d’adopter le projet de loi C-18, permettant de rémunérer les médias pour l’utilisation de leurs contenus sur les réseaux Facebook et Instagram, le géant du Web a annoncé la fin du partage des articles des médias sur son fil d’actualité. Devant cette situation, le Canada, les partis politiques, les Villes et des organisations appellent au boycott. La Vallée-du-Richelieu suit en grande partie ce mouvement.

Le député bloquiste Yves-François Blanchet, représentant Beloeil – Chambly au fédéral, est ravi de cette décision. « Le Bloc québécois se réjouit que le gouvernement ait accédé à sa demande visant à ce qu’il cesse immédiatement d’investir en publicité sur les plateformes de Meta. Il faudra que, comme nous le suggérions, cet argent soit réinvesti dans nos médias traditionnels, directement touchés par les manœuvres d’intimidation de Meta. »

Le Bloc québécois a décidé aussi de suspendre ses propres publicités sur ces réseaux sociaux. « Nous sommes plus que jamais solidaires des entreprises médiatiques québécoises. »

Du côté des villes du secteur, la mobilisation est de mise. Chambly, Carignan et Richelieu suspendent leurs campagnes publicitaires sur Meta. « Nous allons passer une résolution en ce sens lors du conseil municipal le 2 août prochain, assure Caroline Nguyen Minh, directrice du Service de la communication de Carignan. Les médias locaux sont importants et font partie de notre écosystème. Ce sont des partenaires. »

Accès à l’information

Richelieu adopte volontiers la suggestion de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), qui a décidé de suivre l’orientation du gouvernement. Chambly a précisé la symbolique de son geste dans un communiqué. « La Ville de Chambly souhaite démontrer son soutien aux médias locaux et nationaux, en plus de contribuer à favoriser un accès équitable à l’information et de protéger la liberté d’expression et la liberté de la presse. » La Ville de Marieville avoue ne pas s’être encore penchée sur la question. Rougemont et Sainte-Angèle-de-Monnoir n’ont pas donné de position tranchée non plus. Saint-Mathias-sur-Richelieu ne procède pas à de campagnes publicitaires payantes sur les réseaux.

Enfin, la Chambre de commerce et d’industrie de la Vallée-du-Richelieu a rejoint assez rapidement le mouvement. « La décision de Meta de bloquer le contenu journalistique canadien nous préoccupe grandement. En soutien à nos médias locaux, nous suspendons, jusqu’à nouvel ordre, toutes nos publicités sur Facebook », explique l’organisation.

La solidarité affichée par les pouvoirs politiques et commerciaux suffira-t-elle à faire fléchir Meta? La question est désormais de savoir combien de temps le géant du Web supportera la perte de millions de dollars de publicités par semaine.