Production de sirop d’érable: Une saison prometteuse pour se sucrer le bec

ÉRABLIÈRES. Les acériculteurs de la région sont confiants que la saison sera favorable à une importante production de sirop d’érable. Malgré le printemps hâtif, le gel est toujours présent la nuit et ils espèrent qu’il en sera ainsi jusqu’à la mi-avril.

Comme l’explique le propriétaire de l’Érablière Raymond Meunier & Fils, Philippe Meunier, le climat idéal pour produire du sirop d’érable est une alternance entre le gel la nuit et le dégel le jour. Il indique que les températures froides la nuit sont essentielles, car elles créent une pression sur l’arbre pour faire couler l’eau d’érable.

Le temps doux avait fait craindre le pire à M. Meunier, mais il se dit rassuré par la température actuelle.

«Cette année, on parlait beaucoup d’El Niño. Les températures plus chaudes ont commencé cet hiver. Par exemple, à Noël, quand il faisait 15 degrés, je me disais: "Ça va être quoi ce printemps." C’est un hiver très doux comparativement à l’an passé qui a été très froid», affirme-t-il.

Pour sa part, Robert Bernard, le propriétaire de l’érablière Le Montagnard à Saint-Paul-d’Abbotsford, a trouvé un avantage à l’arrivée du printemps en mars.

«J’aime bien avoir un printemps tôt, car la température ambiante n’est jamais excessivement chaude, donc on obtient de l’eau qui est plus fraîche comparativement à une saison qui est tardive en avril. On fait un sirop de très belle qualité», déclare le résident de Rougemont.

L’impact de Pâques

En plus du printemps qui s’est déjà pointé le bout du nez, Pâques est aussi à nos portes. Certains acériculteurs sont contents que la fête soit en mars cette année, alors que d’autres auraient souhaité qu’elle soit plus tard dans le calendrier.

M. Meunier fait partie des producteurs peu emballés par l’arrivée rapide de Pâques, car il préfère répartir l’achalandage sur l’ensemble de la saison.

«Cette année, Pâques est tôt. Quand Pâques est plus tard, c’est bon pour nous parce que ça peut retarder la clientèle», soutient-il.

Il craint que la saison ne se termine abruptement si les températures chaudes arrivent rapidement.

La propriétaire de l’Érablière Charbonneau à Mont-Saint-Grégoire, Mélanie Charbonneau, elle, n’est pas inquiète. L’entreprise a fait l’acquisition cet hiver d’une machine pour faire de la neige. Cet équipement, d’une valeur de 15 000$, permet de faire de la tire d’érable à l’année. L’érablière pourra donc satisfaire les touristes qu’elle accueille. Ceux-ci proviennent, entre autres, de l’Ontario, de Vancouver, de l’Angleterre et du Japon.

Compte tenu de la situation de l’entreprise, Mme Charbonneau n’a pas peur de perdre de la clientèle après Pâques. Elle se dit aussi prête pour la fête, car il lui reste du sirop d’érable de l’an dernier.

«On a toujours de l’achalandage. C’est différent des autres érablières parce qu’on prend beaucoup de réservations et que ce sont des tables individuelles», conclut-elle.