Priorité aux récrés pour la CAQ
Un sondage de la Coalition québécoise sur la problématique du poids en partenariat avec la Fédération des comités de parents du Québec révèle que près de 40 % des écoles primaires offrent moins de 15 minutes de récréation en avant-midi et en après-midi. La nouvelle a fait réagir le député de Chambly, Jean-François Roberge, qui milite quant à lui pour des pauses de 20 minutes, deux fois par jour.
Le porte-parole en matière d’éducation de la Coalition avenir Québec (CAQ) se désole d’apprendre que 20 % des écoles n’ont pas de pause en après-midi. «Avec le temps d’habiller les jeunes, d’aller aux toilettes, 15 minutes ce n’est pas suffisant, estime le député. Je sais, quand j’étais enseignant, on sortait avant la cloche pour permettre aux jeunes de se préparer à la récré.»
Le parti s’engage à imposer des minimums à atteindre, alors que les récréations ne sont pour l’instant pas régies par le ministère.
«Si on ne force pas le changement, il ne viendra pas tout seul. On a besoin de balises claires puisque le laisser-aller et les directives floues ça ne fonctionne pas», remarque-t-il.
Bouger pour la santé
La directrice de la Coalition Poids et résidente de Saint-Basile-le-Grand, Corinne Voyer, regrette les résultats du sondage mené. Selon elle, la problématique de l’obésité chez les jeunes ne se résorbe pas. «Les jeunes sont beaucoup moins en forme que les générations précédentes et beaucoup plus sédentaires. On calcule que 7 % des jeunes font 60 minutes d’activités physiques par jour», mentionne Mme Voyer.
S’il est impossible d’obtenir des données plus précises quant à des régions au Québec, le sondage a été réalisé grâce aux informations fournies par 284 répondants, dont un par école un peu partout au Québec. «Ce qu’on constate, c’est que la formule des récréations est hyper inégale d’un milieu à l’autre», résume-t-elle.
Comme ce dossier n’est pas réglementé, les Commissions scolaires n’ont pas à imposer de politique claire quant au temps alloué aux récréations. C’est aux conseils d’établissement d’établir leur fonctionnement. C’est pourquoi le portrait est aussi complexe à tracer.
Selon Corinne Voyer, la norme pour être en forme propose au moins 60 minutes d’exercice par jour pour un enfant. Elle suggère d’optimiser le temps à l’école, notamment lors des pauses pour permettre aux jeunes de se développer aussi au plan moteur.
«Il y a un rapport avec la réussite éducative et on voit la proposition de la CAQ d’un bon œil», ajoute-t-elle.
«C’est évident que les élèves sont mieux disposés lorsqu’ils reviennent de l’extérieur. Les enseignants modulent d’ailleurs leurs cours à donner en fonction des moments de la journée. C’est aberrant de voir que certaines écoles n’ont toujours pas de récréation en après-midi», reproche le député Roberge.