Printemps tardif: les agriculteurs prennent du retard

MÉTÉO. Les producteurs agricoles de la région doivent composer avec les caprices de Dame Nature, ce printemps. Les pluies abondantes et le temps froid ressenti en mai retardent la saison d’au moins deux semaines.

« On commence à avoir hâte, admet le copropriétaire de la ferme Abracio à Carignan, Daniel St-Jean. Les travaux doivent partir bientôt si l’on ne veut pas accuser de gros retard. »

Pendant les bonnes saisons, l’agriculteur commence à semer dès la mi-avril. En date du 10 mai, les semences n’ont toujours pas été réalisées.

Si quelques fermes ont pris le risque de semer entre deux périodes d’averses, la Ferme Abracio a préféré ne pas prendre de chances, craignant que les pousses pourrissent ou que la pluie rende les champs inégaux.

Des pertes appréhendées

Si le soleil ne se pointe pas le bout du nez bientôt, les producteurs appréhendent des pertes de rendement pour la saison.

L’agriculteur de Richelieu, Sylvain Beaudry estime les siennes à 20% si la pluie persiste. Le producteur de soya, de maïs et de grains demeure tout de même positif, croyant qu’il est encore trop tôt pour s’alarmer.

« Nous avons déjà connu des saisons plus difficiles, mentionne-t-il. En 2006, ça avait été dramatique. L’année 2011 avait connu un mauvais printemps aussi. On avait d’ailleurs connu les inondations à Saint-Jean-sur-Richelieu. »

Son voisin, Michel Meunier, assume aussi un retard de deux semaines.

« En temps normal, on voit les plants à cette période de l’année. Là, on n’a même pas encore semé », ajoute celui qui produit principalement du maïs sucré, des tomates et des fraises.

Encore trop tôt

Le président du Syndicat de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Rouville, Yvon Boucher, ne s’inquiète pas outre mesure.

« Nous sommes seulement le 10 mai. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Nous avons eu plusieurs beaux printemps dans ces derniers temps, il ne faut pas les tenir pour acquis », conseille-t-il.

M. Boucher rappelle la chance des producteurs de la région, qui ont été épargnés cette année par les inondations. « S’il annonce beau à long terme, les champs pourront sécher et on pourra commencer les semis. Tout va se jouer sur la sorte d’automne qu’on aura », croit le président.