Première joute sur les transports en commun

Circonscription de Chambly. Mardi dernier, le chef du Parti québécois (PQ) Jean-François Lisée dévoilait le programme de son parti concernant le transport en commun. Un plan appuyé par son candidat dans la circonscription de Chambly, mais conspué par le député de la Coalition avenir Québec (CAQ) de Chambly Jean-François Roberge qui parie sur le projet plus avancé du Réseau express métropolitain (REM).
« Avec cette annonce, le PQ vient s’opposer officiellement au projet de transport en commun le plus ambitieux depuis la construction du métro de Montréal. Cette mauvaise idée nous ferait gaspiller des centaines de millions, rien que pour payer des pénalités pour annuler des contrats déjà octroyés pour le REM. C’est n’importe quoi ! », s’est indigné dans un communiqué le député de la circonscription de Chambly, Jean-François Roberge en parlant du plan de transport annoncé plus tôt cette semaine par le chef du PQ.
Rappelons que mardi, M. Lisée indiquait aux médias qu’il estimait que le REM serait trop coûteux pour l’utilité qu’il aura. Il a alors précisé qu’il abandonnerait ce projet s’il était élu en octobre et le changerait par un projet plus vaste qui combinerait tramways, bus rapides et trains.
À cette annonce, le candidat péquiste de la circonscription de Chambly, Christian Picard, indiquait dans un communiqué qu’il était fier que le projet « puisse bénéficier aux résidants de la circonscription de Chambly. Avec le Grand Déblocage, nous intégrons enfin un nouveau lien direct avec la station de métro Longueuil-Université-de-Sherbrooke en prolongeant le Tram-Express de la Rive-Sud jusqu’à Chambly. Le projet du PQ d’accroître la mobilité de la métropole et des régions voisines va ainsi grandement bénéficier aux citoyens de la circonscription de Chambly », soutient le candidat péquiste.
Le député sortant de Chambly, Jean-François Roberge s’explique mal l’opposition du Parti québécois au REM. « Le projet de transport en commun le plus ambitieux depuis la construction du métro de Montréal. Le Réseau express métropolitain, c’est une des clés pour décongestionner les accès à la région du Bassin de Chambly. Le candidat péquiste lui-même le reconnaissait lors de sa course à l’investiture début janvier. Il disait alors que ce projet faisait partie de son plan pour lutter contre la congestion à Chambly. Tout comme son chef, il est dur à suivre », a observé le député.

Le Grand Déblocage

Selon le plan de transport en commun proposé par le PQ, le Grand Déblocage réduirait de 10 % la congestion en quelques années. « Pour la circonscription de Chambly, ce projet est une avancée essentielle, comme le souligne M. Picard. Jusqu’à maintenant, nous n’avions que deux portes d’entrée à Chambly, soit par la route 112 et par l’autoroute 10. Avec le Tram-Express Longueuil-Chambly, nous offrons aux gens de Chambly, mais aussi de Richelieu, de Saint-Mathias et de Carignan un lien rapide pour rejoindre Montréal par la station Longueuil-Université-de-Sherbrooke », de conclure M. Picard.

Élection d’octobre

Le transport en commun aura été le premier gros dossier sur lequel deux des principaux candidats aux élections provinciales d’octobre se seront prononcés. Un signe que la circonscription de Chambly n’est pas une desserte privilégiée en la matière et que toutes les solutions avancées sont à considérer.
Le début des travaux du REM est prévu en 2018. Il est possible de lire sur le site officiel (rem.info/fr) consacré à ce futur chantier qu’ « au printemps, une équipe d’ingénieurs et d’ouvriers se mobiliseront pour entamer les chantiers. Ces travaux consisteront essentiellement à excaver, préparer les futures emprises du REM et amorcer la construction d’infrastructures. Des avis de travaux seront publiés à l’avance afin d’informer les citoyens concernés. »
Pour Florence Junca-Adenot, professeure en études urbaines à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), qui a aussi été présidente-directrice générale, fondatrice, de l’Agence métropolitaine de transport (AMT), de 1996 à janvier 2004, ces deux projets seraient complémentaires.
« Il faut se dire que le REM va remplacer un service déjà existant. Il n’est pas là pour résoudre la congestion du Grand Montréal. De plus, les usagers des autobus de Chambly pour Montréal devront effectuer un transfert de l’autobus au REM. Ils n’onront plus un trajet direct. En matière de transport en commun dans le Grand Montréal rien ne s’est fait depuis plus de 15 ans, donc plus on s’éloigne du centre-ville de Montréal, plus c’est dure. On ne peut pas opposer le REM au Grand Déblocage qui lui devrait ressembler aux plans du RTM pour améliorer la circulation du Grand Montréal. Ces deux projets sont complémentaires jusqu’à un certains point », de préciser Mme Junca-Adenot.