PPU rejeté à la majorité : réaction des commerçants
Lors de l’assemblée ordinaire du conseil de Ville du 31 août, les élus de Chambly ont voté majoritairement en défaveur de l’adoption du Programme particulier d’urbanisme (PPU) du centre-ville, réalisé en collaboration avec la firme L’Atelier Urbain. Alors que des élus justifient leur opposition au projet, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Chambly (CCIBC) et ses commerçants demandent la révision de la décision.
Après avoir été proposé par le conseiller Carl Talbot et appuyé par le conseiller Richard Tétreault, l’avis de motion est passé aux votes à la demande du conseiller Mario Lambert. Tour à tour, les élus ont manifesté leur position sur le sujet. M. Talbot a voté en faveur de l’adoption, tout comme la mairesse, Alexandra Labbé, les conseillers Richard Tétreault et Luc Ricard, tandis que le reste du conseil a fait valoir ses raisons d’opposition.
Un rappel des raisons d’opposition
« La grosse question qu’on doit se poser, c’est ‘avons-nous bien fait notre travail? (…) est-ce que la Ville a bien suivi toutes les étapes dans ce projet-là?’ », a questionné le conseiller Mario Lambert. « J’aime beaucoup le projet de L’Atelier urbain, je pense que c’est un projet innovateur, mais j’ai peur qu’on en ait laissé sur la table (…) Dans le doute, on s’abstient. On ne peut pas s’abstenir, alors je vais voter contre, pour qu’on puisse se donner la chance d’explorer d’autres avenues », a-t-il conclu.
Quant à la conseillère Marie Lise Desrosiers, également présidente du Comité consultatif en urbanisme (C.C.U.), elle mentionne que « ce qui (la) freine dans l’adoption de ce règlement est le zonage incitatif ». Si l’on veut favoriser l’attraction pour les services de proxmité, « alors pourquoi parle-t-on de places de stationnement ? », a-t-elle observé, en référence aux grandes lignes du PPU, avant de voter contre son adoption.
« Ça fait 30 ans que je suis à Chambly, cela fait partie des beaux projets de la ville, et je ne peux croire qu’il nous file entre les doigts. » – Anik Cormier
Le conseiller Serge Gélinas s’y est aussi opposé. « Je ne crois pas que vers la fin d’un mandat, comme ça, on doit prendre cette décision. Je pense qu’il y a encore des questionnements », a-t-il déclaré.
« Je suis déçu de voir qu’une administration qui se flattait et qui revendiquait la transparence et l’écoute des citoyens décide maintenant de proposer un projet majeur, qui va engager la Ville pour les 25 prochaines années, et de le faire à la veille des élections », a défendu le conseiller Jean Roy, avant de s’opposer à son tour à l’adoption.
« La vitalité économique passe par une densification, c’est certain, et on y échappera pas, mais pas à n’importe quel prix », a entamé la conseillère Julie Daigneault, justifiant son vote contre l’adoption, et réitérant ses raisons lors de l’Assemblée ordinaire du 7 septembre en mentionnant un « souci de logements sociaux ».
Les commerçants du centre-ville, déçus
Par voie de communiqué, la CCIBC a revendiqué « la révision de l’annulation » du PPU. « Ça fait 30 ans que je suis à Chambly, cela fait partie des beaux projets de la ville, et je ne peux croire qu’il nous file entre les doigts », a exprimé en entrevue la présidente de la CCIBC, Anik Cormier, également copropriétaire de la microbrasserie Délires et Délices.
Marc Dandurand, propriétaire du Motel Mon Repos, et participant véhément aux prises de parole citoyennes lors des séances du conseil, qualifie sa réaction de « grande déception ». « On a vu à quel point le centre-villle s’est transformé, et j’y suis établi comme commerçant depuis 40 ans (…) on s’était donné une vision d’avenir, alors je ne comprends pas que ça ne passe pas. Plein de gens auraient pu venir se rétablir au centre-ville, se réapproprier le bassin, les parcs, la Place de la Seigneurie, etc. »
« Ma réaction en est une de grande surprise », indique quant à lui Richard Rassi, propriétaire du restaurant Fourquet Fourchette. « Ce PPU ne date pas d’hier (…) Le travail réalisé a été suivi de très près par la mairesse et tous les conseillers, et là, on nous dit que rien ne presse et qu’il n’y pas d’urgence. Mais pour nous, les commerçants, il y a urgence, car nous sommes dans un vide urbanistique dans ce quartier. »
Clea Reynolds, propriétaire de la Galerie de Miss Rey, a fait parvenir une lettre au journal, dans laquelle elle commente : « Depuis septembre 2020, j’ai participé à plusieurs rencontres au sujet des projets proposés pour le Vieux Chambly et pour le centre-ville (…) J’ose espérer que lors les prochaines élections municipales, il y aura un changement important sur le conseil de ville afin que nous puissions avancer vers l’avenir (…) »
Pour Geneviève Leblanc, copropriétaire de FG Chocolatiers, « Ce qui est désolant, c’est le fait que des élus à l’opposition disent ne pas avoir eu les réponses à toutes leurs questions, alors qu’il n’étaient pas présents à toutes les rencontres à ce sujet, et qu’ils avaient l’opportunité de les y poser. Pour moi, c’est inacceptable. »