Pôle du savoir: Chambly garde le cap

Si la Ville de Chambly a dû annuler l’appel d’offres pour la construction du Pôle du savoir, de l’histoire et de la culture, elle ne baisse pas les bras concernant la réalisation du projet dans l’échéancier déterminé, soit pour livraison en décembre 2018.
Les quatre soumissions reçues dépassaient largement le budget que la Ville s’était fixé. Le plus bas soumissionnaire avait fait une offre d’un peu plus de 13,9 M$, surpassant le budget établi de plus de 32 %.
L’architecte principale du projet, Manon Asselin de l’Atelier TAG, explique cette diversité entre les prix fixés par une surchauffe du marché. Elle a fait un parallèle avec l’appel d’offres pour la revitalisation du centre-ville de Magog, qui a lui aussi été annulé pour des raisons similaires.
« Le projet de Magog indique clairement que c’est un phénomène sur lequel on n’a pas le contrôle, a-t-elle déclaré. C’est un projet qui appartient à une ville, donc on parle des taxes de la population. On va s’assurer de faire tout ce qu’on peut pour avoir un projet qui correspond la réelle valeur de l’œuvre qu’on construit. »
Elle rejette aussi du revers de la main la possibilité de collusion entre les entreprises, compte tenu de la fourchette de prix qui était très similaire, variant de 1,2 M$.
« Souvent, ce qu’on va voir, ce sont 10 ou 12 entreprises qui vont ramasser les plans et peut-être 6 qui vont soumissionner, a expliqué Mme Asselin. Là, seulement quatre entrepreneurs ont commandé les plans. Des mécanismes ont été mis en place au Québec qui font que je ne sais pas où on verrait de la collusion. »
Malgré cette embûche, les architectes et le maire de Chambly, Denis Lavoie, sont persuadés que le projet respectera les délais.

Décembre 2018
C’est la date prévue pour la livraison du Pôle du savoir, selon l’échéancier

« Le projet continue, c’est important de le dire, a affirmé le maire Lavoie. Il est toujours dans notre radar et va se réaliser dans les délais prévus. »

Nouveaux appels d’offres

La Ville retourne donc en appel d’offres, mais avec une stratégie différente. Elle scindera le contrat en deux lots, un pour les fondations et l’autre pour la construction du bâtiment.
« Ça nous donne effectivement le temps pour développer des façons d’optimiser le projet, s’assurer qu’on fait tout ce qu’on peut pour respecter le budget et qu’au niveau du marché, on sera peut-être dans une période avec moins de surchauffe. On était dans la période des vacances de la construction. Les entrepreneurs qui n’ont pas faim, ils vont en vacances, ils n’aiguisent pas leurs crayons. »
Le premier appel d’offres pour les fondations est déjà lancé. Si tout se déroule sans problème, le contrat pourrait être octroyé à la prochaine séance plénière, la dernière avant la dissolution du conseil, au mois d’octobre. Pour le deuxième lot, l’administration municipale et les responsables du projet visent la fin du mois de septembre pour le lancement de l’appel d’offres.
« La stratégie retenue est la seule qui permettait de respecter l’investissement de deniers publics et l’échéancier, a ajouté Clarel Flavien, de l’entreprise Magocep, qui est gestionnaire du projet. En repartant en soumission avec un seul lot, on courait le risque d’avoir des conditions d’hiver ou de reporter le projet substantiel, ce qui aurait sans doute fait augmenter la facture aussi. »

Ajout à l’ordre du jour

L’annulation de l’appel d’offres a été ajoutée comme point nouveau à l’ordre du jour de la séance du conseil municipal du 5 septembre.
La conseillère indépendante, Francine Guay, a critiqué cet ajout tardif à l’ordre du jour et mentionne qu’elle n’a pas reçu l’intégralité de la résolution avant la séance.
Mme Guay a demandé à ce que la greffière lise les considérants afin qu’elle puisse connaître les raisons exactes de l’annulation.
Après la lecture, le conseiller Luc Ricard a demandé le vote et la résolution a été adoptée unanimement.