Plus d’une quarantaine d’églises vendues dans les dernières années

Dans les vingt dernières années, 23 églises du diocèse de Saint-Hyacinthe ont été vendues ou démolies. La situation est similaire du côté du diocèse de Saint-Jean-Longueuil (DSJL) qui a dû se départir de 25 de ces lieux de culte, depuis 2003.

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Au diocèse de Saint-Hyacinthe, des 23 églises et chapelles fermées, 15 églises et trois chapelles ont été vendues et cinq ont été démolies. Le chancelier du diocèse, Denis Lépine, explique que la plupart des édifices vendus sont désormais voués à d’autres fonctions que le culte. On le voit surtout en milieu rural où des églises ont été converties en centres multifonctionnels.

Dans tous les cas, les fabriques ont dû se départir de ces bâtiments faute de revenus suffisants pour les entretenir et les chauffer, note M. Lépine.

Néanmoins, il indique que des communautés comme Granby et Beloeil se régénèrent.

«La foi et la confiance reviendront, déclare le chancelier. Le pape François donne une image très positive de l’Église et l’évêque du diocèse de Saint-Hyacinthe, Mgr François Lapierre, est un homme d’espérance qui croit possible de faire renaitre des communautés chrétiennes.»

Décision difficile

Du côté diocèse de Saint-Jean-Longueuil, cinq dossiers de vente sont actuellement en cours.

«Personne ne souhaite la vente d’une église. On ne le fait pas par gaieté de cœur, on le fait parce qu’on est acculé au pied du mur et pour que la paroisse puisse poursuivre sa mission d’évangélisation», fait valoir l’économe diocésain au DSJL, Paul De Leeuw.

Aussi, avant d’en venir à une telle décision, la fabrique amorce des discussions avec le service diocésain. Les paroissiens sont rapidement informés, notamment par souci de transparence. En tout, ce processus peut prendre jusqu’à deux ans.

Paul De Leeuw précise qu’en aucun cas l’évêque n’impose ou ne suggère la vente d’une église. Elle nécessite certes son approbation, mais au final, ce sont les paroissiens qui prennent la décision.

Périphérie moins touchée

Le nombre d’églises beaucoup plus élevé dans les villes comme Longueuil,  Saint-Jean-sur-le-Richelieu, Sorel et Granby n’est pas étranger au fait que les ventes y sont surtout concentrées. En périphérie, une église par ville demeure.

À une certaine époque, trois paroisses coexistaient à Chambly. L’une d’entre elles, qui se trouvait dans une maison, a été fermée lorsque les paroisses se sont réunies en une seule.

En priorité, la fabrique se tournera vers d’autres églises chrétiennes pour se départir d’un lieu de culte. La municipalité est ensuite le deuxième partenaire visé.  Les organismes communautaires s’avèrent également des partenaires intéressants. Ce n’est qu’une fois ces trois acteurs sollicités que les projets privés seront pris en considération.

Des critères pour vendre

Différentes raisons mènent une fabrique à devoir vendre un lieu de culte. En tête de liste se trouvent sans grande surprise les problèmes financiers. De moins en moins de paroissiens contribuant à la quête, les revenus baissent inévitablement et les paroisses doivent redoubler d’ingéniosité pour boucler leur budget.

L’aspect des ressources humaines est aussi à considérer – les prêtres et agents de pastorales se font moins nombreux – tout comme, enfin, l’état du bâtiment.

Avec la collaboration de Louise Grégoire-Racicot.