Personnes à mobilité réduite: Des salles de conseil inaccessibles

TEST. À bord de son fauteuil électrique, Claude Lapierre de Richelieu se bute à plusieurs obstacles sur son chemin, parfois impossible à surmonter comme celui de faire son devoir de citoyen et d’assister à une séance de conseil municipal.

Autant à Chambly qu’à Richelieu, il y a une rampe d’accès pour accéder à l’édifice de la mairie, mais elle mène seulement à l’entrée. De plus, il n’y a pas d’ascenseur à la disposition des personnes à mobilité réduite. Impossible donc de se rendre au deuxième étage de ces bâtiments où se trouve la salle du conseil.

«La problématique, c’est que les équipements sont trop anciens. L’espace disponible n’est pas suffisant. Ces bâtiments datent des années 1800. Il n’y a pas de place dans la mairie pour mettre un ascenseur. Nous nous vantons de notre patrimoine historique, alors nous devons conserver ces bâtiments», réagit le maire de Chambly, Denis Lavoie.

M. Lapierre fait remarquer que du côté de Richelieu, « il a une belle rampe d’accès, mais elle ne mène nulle part sauf de l’autre côté de la porte d’entrée». À ce sujet, le maire Jacques Ladouceur estime que la solution d’installer un ascenseur serait complexe et trop coûteuse. « Par contre, ça ne veut pas dire que nous ne sommes pas sensibles à la situation. Nous le ferions si nous construisions un nouvel hôtel de ville», nuance-t-il.

À Carignan, le seuil de la porte de l’entrée principale de la mairie est trop haut pour ce type de fauteuil, mais il est possible de passer par l’entrée du service de l’urbanisme. De plus, la salle du conseil est située dans un autre bâtiment qui est au niveau du sol.

Le maire de Carignan, René Fournier se dit en mesure d’effectuer les changements mineurs prochainement. Il a demandé au directeur général que la marche de deux pouces à l’entrée de la mairie soit modifiée pour qu’il y ait une pente plus douce et que des boutons électriques avec délai soient installés pour les portes extérieures et intérieures.

«Je suis très sensible à ces gens-là et je vais faire de mon mieux pour leur rendre la vie plus facile», assure-t-il.

Pour sa part, la coordonnatrice de l’Association locale des personnes handicapées de Chambly et la région (ALPHA), Sylvie Jeannotte, est consciente que plusieurs modifications doivent être apportées aux bâtiments municipaux.

«Il y a beaucoup de travail à faire, mais nous devons encourager les municipalités à mettre à niveau les bâtiments pour les rendre accessibles aux personnes à mobilité réduite plutôt que de leur lancer des pierres», estime-t-elle.

Toilettes inaccessibles au Café-Théâtre de Chambly

M. Lapierre a constaté une faille lors de son passage au Café-Théâtre. «Les toilettes sont au sous-sol alors elles ne sont pas accessibles. En plus, il n’y en a pas pour handicapé. Si une personne à mobilité réduite est mal prise, elle doit quitter. Moi, j’ai dû me retenir de ne pas boire», affirme-t-il.

Questionnée à ce sujet, la présidente du Conseil d’administration, Sylvie Fortin, a indiqué que des pourparlers ont débuté il y a deux ou trois ans avec la Ville de Chambly, propriétaire des locaux, afin d’aménager une toilette pour les personnes handicapées au rez-de-chaussée.

Le dossier est toutefois sur la glace depuis l’an dernier puisque la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly prévoit déménager à l’automne 2016. Le Café-Théâtre pourrait donc utiliser ce local où se trouve déjà une toilette accessible.

Nombre de personnes de 15 ans et plus à mobilité réduite en 2011

Citoyens de Chambly ayant une incapacité liée à la mobilité: 2 440

 Résidents de la MRC de la Vallée-du-Richelieu ayant une incapacité liée à la mobilité: 11 375

Source: Office des personnes handicapées du Québec